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La France fait parler sa densité sur l’échiquier continental

11 septembre 2023

Des championnats d’Europe encourageants pour l’Equipe de France,  disputés du 4 au 9 septembre à Sheffield en Angleterre. Avec seize médailles, dont deux titres (5 argent, 7 bronze), les Tricolores, malgré l’absence d’or et de quotas paralympiques en individuels, ont entretenu la bonne dynamique née des Jeux paralympiques de Tokyo. Les Bleus avancent en confiance vers ceux de Paris 2024 (28 août – 8 septembre). Roza Soposki , manager de la performance pour le tennis de table handisport, dresse un état des lieux objectif et positif de cette semaine anglaise.

Comment qualifiez-vous le bilan général de ces championnats d’Europe ?

Il est bon. Au regard des forces en présence et de la saison de certains, nous visions dix à douze médailles. On est au-delà de ça. Néanmoins, on espérait une à deux médailles d’or en plus. Mais c’est conforme à notre saison. Je salue les progrès des doubles qui avaient connu des difficultés lors des derniers championnats du monde. Cette fois, les deux titres ont été glanés par les paires hommes 4 points (Julien Michaud/Fabien Lamirault) et 14 points (Clément Berthier/Esteban Herrault). Quant aux individuels, il y a eu, à défaut d’or, beaucoup de podiums. Et beaucoup de premières médailles également.

Ces progrès, qui démontrent la nécessité de travailler ces doubles, sont de bon augure pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 ?

Oui. Sur les différents opens de la saison, on a été bon, voire très bon dans tous les tableaux doubles. Nombre de nos paires trustent les premières places au classement mondial. Or, on connaît l’importance du classement mondial et d’être têtes de série. On va donc continuer le travail spécifique des doubles pour être encore plus performant à Paris.

Des individuels encourageants  

 

Quel regard portez-vous sur les résultats des Tricolores en Individuels ?

Il y a forcément un peu de déception parce que nous n’avons pas ramené de titres. En revanche, avec neuf médailles, la France réalise un joli tir groupé, témoin de la densité de l’équipe aujourd’hui. Nous sommes la nation comptant le plus grand nombre de demi-finalistes. Et au regard des états de forme de chacun, on peut juger ce bilan encourageant.

Ce bilan n’offre toutefois pas de quota pour Paris 2024 (réservés aux champions continentaux) ?

Effectivement, on ressort sans aucun quota. Cela n’engendre pas plus d’inquiétude que cela de mon côté. Il y a plusieurs manières de se qualifier, notamment via les classements mondiaux, où les Français sont plutôt bien placés en simple, comme en double. Sur ces tableaux doubles, aucun quota n’était décerné, y compris pour les paires championnes d’Europe.

Des premières médailles très encourageantes

 

Toutes les médailles d’argent et de bronze décrochées n’ont pas forcément la même saveur…

Il n’y a pas eu de surprise majeure. La déception la plus forte concerne Thu Kamkasomphou (classe 8 féminine), qui aspirait à mieux que du bronze en arrivant à Sheffield. A l’inverse, Matéo Bohéas, n° 6 mondial de la classe 10 avant ces championnats d’Europe, a bataillé en poule pour se défaire du 3 mondial. Il a battu ensuite le numéro 4 pour s’offrir une très belle médaille de bronze. Ce sont donc deux belles performances. De la même manière, Lucas Didier (classe 9), malgré sa médaille de bronze mondiale en 2022, arrivait en outsider. Il bat l’Espagnol Cepas, n°2 mondial, qu’il n’avait jamais battu, en quart de finale. Alexandre Delarque (classe 4), Kévin Dourbecker (classe 7) et Lucas ont ainsi décroché leur première médaille en individuel sur un championnat d’Europe.

En ce qui concerne les médailles d’argent, on espérait de l’or pour Fabien Lamirault mais on retiendra que ça reste une médaille sur une épreuve majeure. Alexandra Saint-Pierre, championne du monde classe 5, évoluait dans un tableau regroupant les classes 4 et 5. Cela a densifié le tableau. Elle cède en finale contre la Serbe Peric-Rankovic, une joueuse de la classe 4 contre laquelle elle n’avait jamais joué. 

Enfin, Florian Merrien, qui a connu une saison compliquée, a fait un parcours très propre. Il a nettement dominé Brüchle en demi-finale avant de perdre contre Schmidberger en finale. Ce dernier est actuellement un ton au-dessus.

Il y aussi eu quelques jolis quarts de finale ?

Esteban Herrault (classe 6), Morgen Caillaud (classe 6), ont réalisé un bon championnat d’Europe. Leurs quarts de finale sont encourageants. Morgen s’est défaite d’une adversaire qu’elle n’avait jamais battue pour sortir de poule. Elle jouait pour la première fois une place sur le podium. Il va lui falloir vivre d’autres matches de ce type. Elle est toujours en apprentissage. Esteban, qui avait déjà fait quart aux Mondiaux, a éliminé l’Anglais, Karabardak, mieux classé, en 8e de finale, avant de craquer à la belle, en quart de finale, contre l’Espagnol Valera.

Régularité et densité pour les Bleus 

 

La majorité des leaders français enchaîne les podiums et confirment une certaine régularité…

Oui, je pense aussi à Thomas Bouvais. Après avoir décroché sa première médaille sur un championnat majeur aux derniers mondiaux, en 2022, il remonte sur le podium d’une compétition majeure. Chez les garçons, en classes 2,3 et 4, d’une part et 8,9,10, d’autre part, on est sur le podium. En classes 5 et 6, Nicolas Savant-Aira et Esteban tombent en quart. Je pense donc que la densité de l’équipe, appuyée par nos médailles en doubles, est le grand point positif à retirer de ces championnats d’Europe.

A un an des Jeux paralympiques de Paris 2024 (28 août – 8 septembre), un mot sur le niveau global en Europe ?

L’élite européenne, dans de nombreuses classes, est similaire à l’élite mondiale. Beaucoup de finales à Paris devraient ressembler à celles que l’on a vu cette semaine en Angleterre. Après les Jeux de Tokyo, nous avions ciblé deux évènements majeurs : les championnats du monde 2022 à Grenade et cet Euro. L’étape espagnole, avec trois titres et onze médailles a été validée. Sheffield nous apporte quelques certitudes et des pistes intéressantes de travail. On voulait continuer sur la dynamique. C’est chose faite. Je suis fière de cette équipe dans son ensemble : le staff (les paramédicaux, les deux partenaires d’entraînement, les coaches) et les sportifs. Ces derniers ont fait preuve de courage et de prestance. Ils ont plutôt bien saisi les opportunités qui se sont présentées à eux. On va continuer de surfer sur cette dynamique.


Les 16 médailles françaises

 

OR 
Fabien LAMIRAULT & Julien MICHAUD – Double messieurs MD4
Clément BERTHIER & Esteban HERRAULT – Double messieurs MD14

ARGENT 
Fabien LAMIRAULT – Simple messieurs classe 2
Florian MERRIEN – Simple messieurs classe 3
Alexandra SAINT-PIERRE – Simple dames classes 4-5
Maxime THOMAS & Emeric MARTIN – Double messieurs MD8
Matéo BOHEAS & Thu KAMKASOMPHOU – Double mixte XD20

BRONZE
Alexandre DELARQUE – Simple messieurs classe 4
Kévin DOURBECKER – Simple messieurs classe 7
Thu KAMKASOMPHOU – Simple dames classe 8
Thomas BOUVAIS – Simple messieurs classe 8 
Lucas DIDIER – Simple messieurs classe 9
Matéo BOHEAS – Simple messieurs classe 10
Alexandra SAINT-PIERRE & Flora VAUTIER – Double dames WD5-10
Lucie HAUTIERE & Morgen CAILLAUD – Double dames WD14
Clément BERTHIER & Morgen CAILLAUD – Double mixte XD14

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