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Laurent Thirionet : « J’ai l’impression d’avoir eu plus de chance que les autres »

17 août 2021
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Double champion paralympique, Laurent Thirionet a participé à quatre olympiades. Il est aujourd’hui entraîneur de l’équipe de France et président d’une équipe cycliste valide, à Dunkerque.

Quand on nait dans une famille de cyclistes, forcément, le vélo, on a ça dans le sang. Avec son père qui roulait à haut niveau, Laurent Thirionet a toujours baigné dans la culture cyclisme. Pourtant, quand il est victime d’un accident de moto à l’âge de 23 ans, et qu’il se fait amputer une partie de la jambe gauche, il ne se tourne pas directement vers la petite reine. « Il fallait que je fasse du sport », explique-t-il. Il commence par la course à pied, avec une prothèse, puis en fauteuil.

Ce n’est qu’après avoir visionné les Jeux d’Atlanta à la télé, qu’il revient vers sa discipline de toujours, d’abord avec une prothèse, puis sans. « Quand on n’a qu’une jambe, il faut à la fois pousser et tirer, c’est hyper traumatisant », précise le septuple médaillé paralympique.

Avec les professionnels chez Cofidis

Il est rapidement repéré par l’équipe cycliste Cofidis, qui l’intègre comme un coureur à part entière, et devient l’un des premiers, si ce n’est le premier, paracycliste professionnel. « Au début je n’avais pas du tout le niveau, ils m’ont donné un vélo, un peu de matériel et une petite enveloppe », se souvient celui qui a toujours continué son activité d’architecte à côté de sa pratique sportive. En plus de l’aide matérielle, Cofidis lui permet de participer à des stages avec son équipe professionnelle. « On faisait des sorties de 130-140 km, et les coureurs se rendaient compte que j’arrivais à suivre. »

Trois ans après être remonté sur un vélo, il participe aux Jeux Paralympiques, les premiers d’une série de cinq olympiades. S’il ne garde pas de grands souvenir de Sydney et d’Athènes, à part cette aphtose « horrible » qui l’a presque fait arriver en retard en Australie, les Jeux qui l’ont le plus marqué sont « de loin » les Jeux de Londres en 2012. « Je regarde les images et j’en ai encore des frissons », raconte-t-il.« Mon fils était là et en Angleterre, ils ont une vraie culture handisport. Ils avaient à cœur de réussir leurs Jeux. » Londres marque également la fin de sa carrière, sur une médaille de bronze sur piste. « Je n’en pouvais plus de m’entraîner. »

Jeux de Londres 2012

À la tête de l’équipe de France

Mais Laurent Thirionet vit aujourd’hui plus que jamais dans le monde du vélo. Après un passage à l’Union Cycliste Internationale en tant que commissaire classificateur, il est devenu manager de l’équipe de France de paracylisme, en parallèle de son rôle de président de l’équipe élite de Dunkerque, qui évolue en National 1. « Quand je suis arrivé à la tête de l’équipe de France, on était la 24e nation mondiale. Aux derniers championnats du monde, on était 4e. »

Il s’envole maintenant pour Tokyo, avec de grandes ambitions. « On a monté un tandem de sprint avec François Pervis (huit fois champion du monde chez les valides), on a une grosse chance de médaille. » Il emmènera également dans ses valises son protégé à Dunkerque, Kévin Le Cunff. Question transmission, la boucle est bouclée pour le double champion paralympique.

Stage de l’équipe de France de cyclisme à Hyères en 2021

Rédaction : S. Chauvet 


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