Née avec une paralysie d’un bras, Michelle Sevin a passé son enfance hors des cours de sport, dispensée toute sa scolarité. Au pensionnat, « il y avait une table qui traînait, quand on avait du temps, on allait taper dans la balle », se souvient la Rennaise.
Ce n’est que lors de son entrée dans la vie active que Michelle Sevin se met sérieusement au ping, à la section handisport du cercle Paul Bert de Rennes. Rapidement, le responsable de la section lui propose de rejoindre les valides en compétition. On est en 1979 et la carrière compétitive de Michelle Sevin démarre : pendant quinze ans, elle alternera compétitions valides et handisport.
Son aventure paralympique commence treize ans plus tard, à Barcelone. « J’avais déjà participé à une épreuve multisports en 1990, mais la découverte des Jeux Paralympiques ce n’est pas rien », admet Michelle Sevin. Elle remporte l’argent par équipe, se fait sortir en quarts de finale en open et la compétition par catégorie est annulée, faute d’un nombre suffisant d’athlètes. « On a fait la compétition entre nous, de manière non officielle », sourit la Bretonne.
Dans les années qui suivent, elle participera à trois autres éditions des Jeux Paralympiques. À Atlanta (1996), à Sydney (2000), « une échelle au-dessus en termes d’équipements », puis à Athènes (2004). À chaque fois, elle rapporte au moins une médaille (six au total sur les quatre paralympiades). Mais après les Jeux de 2004, elle décide de prendre sa retraite handisport. « Je continuais de travailler à plein temps à la MSA. Avec les entraînements en plus, je faisais des semaines de plus de 35 heures », justifie la pongiste. En parallèle, elle est également présidente de son club et s’impliquait au sein de l’office des sports, en charge notamment des échanges internationaux.
Si elle quitte la présidence du club de ping de Rennes en même temps qu’elle prend sa retraite handisport, 2004 ne marque pour autant pas la fin de sa carrière de pongiste. Michelle Sevin continue les compétitions valides. À partir de 2009, elle participe aux championnats d’Europe et même une fois aux championnats du monde vétéran, qui se déroulent sur inscription libre. Cela ne fait que quatre ans que la Bretonne a définitivement posé la raquette, « à cause de problème d’épaules ».
Et comme si cela ne lui suffisait pas, Michelle Sevin s’implique également au comité départemental handisport d’Ille-et-Vilaine. Si elle n’est plus officiellement présidente depuis plus de deux ans, elle continue d’officier en intérim du président actuel. Quand il lui reste un peu de temps, elle entraîne également le groupe tennis de table de son club. La retraitée la plus occupée d’Ille-et-Vilaine, ne semble pas vouloir dire adieu au sport tout de suite.
Rédaction : S. Chauvet
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