Peux-tu te présenter ?
Philippe Esnault : J’ai bientôt 62 ans, j’ai pratiqué pendant 17 ans le basket-fauteuil à niveau N1A et N1B, j’ai fait 10 ans de course sur route en marathon et semi-marathon. J’ai arrêté ma carrière à 44 ans, conjointement à ça j’ai été bénévole dès l’âge de 22 ans en tant que vice-président d’un club handisport à Rennes.
Depuis, j’ai eu plusieurs postes de bénévoles au sein de la Fédération Handisport, trésorier au comité départemental handisport du Morbihan pendant une trentaine d’années, depuis sa création en 1986 jusqu’en 2016. Étant donné que j’étais en Îles-et-Vilaines pour mes études, j’ai été secrétaire du bureau départemental du 35.
Dans un club valide, j’ai été au conseil d’administration du club du CEP (Cercle d’éducation physique à Lorient) où je pratiquais le basket-fauteuil. J’ai été aussi à l’office des sports de la ville de Lorient pendant une vingtaine d’années pour représenter mon club et le handisport.
Que pratiques-tu comme activité sportive ?
P. E : Je pratique encore du sport, mais uniquement pour m’entretenir physiquement. J’ai d’ailleurs commencé le Handbike depuis que j’ai arrêté le sport en compétition, il y a une dizaine d’années.
Et un sport de nature ?
P. E : En sport de nature, je pratique en grande partie le Handbike, à côté de ça je fais du kayak par moment au sein de la Fédération Handisport en tant que licencié de l’ASCOF (Association sportive des coureurs de l’ouest en fauteuil). Je suis en situation de handicap depuis ma naissance, j’ai une spina bifida, c’est une malformation congénitale au niveau des vertèbres. Lorsque deux vertèbres se sont mal formées à la naissance, les médecins ont dû les ressouder, ce qui a créé une paraplégie. Je suis aujourd’hui en fauteuil roulant.
Comment as-tu connu la Fédération Française Handisport ?
P. E :J’ai fait mes études dans un milieu valide toute ma primaire. Cependant le collège à côté de chez moi n’était pas accessible, j’ai dû faire mes études dans un centre de rééducation. À mon époque, il n’y en avait pas énormément, donc je me suis dirigé vers Paris, en Seine-et-Marne au centre du FSEF. Dans ce centre, nous faisions nos études, mais aussi énormément de sport. On avait accès à une piscine olympique, un grand gymnase et on avait une équipe qui jouait au plus haut niveau de basket-fauteuil. De mes 5 ans à 17 ans, j’ai découvert de nombreux sports avant de me diriger vers le basket-fauteuil.
Puis de 17 ans à 34 ans, je me suis installé à Rennes et j’ai pratiqué le basket fauteuil.
Pourquoi as-tu souhaité t’investir dans le mouvement en tant que bénévole ?
P. E : Cela fait partie de mon éducation, une sorte de donnant-donnant. C’est-à-dire que si on t’aide à pratiquer ton sport dans les meilleures conditions, en retour il serait normal que tu nous aides bénévolement en tant que cadre ou en donnant du temps pour encadrer la pratique. C’est plus dans une philosophie d’éducation. Mon profil de pratiquant et sportif m’a beaucoup aidé dans mon encadrement.
Parle-moi un peu de ton parcours en tant que bénévole ?
P. E : Tout a commencé lorsque j’avais 22 ans, alors que je pratiquais le basket à Rennes. Il était important de faire remonter les informations que mes camarades de sport réclamaient au niveau du bureau. La plupart des sections avaient un représentant et donc je siégeais au conseil d’administration du club. C’est de cette manière qu’au fur et à mesure, j’y ai pris goût.
À quels événements as-tu pu apporter ton aide ?
P. E : Il y a par exemple l’organisation des Championnats d’Europe de Basket-fauteuil qui étaient en 1987 à Lorient. Il était organisé par mon club, le CEP (Cercle d’Éducation Physique) dans lequel j’étais au conseil d’administration du stade. C’était incroyable de pouvoir être charge de l’organisation de l’un des premiers championnats de cette envergure.
C’est la première fois que tu te portes bénévoles pour l’étape Cap à l’Ouest de l’EDF ADN TOUR Handisport ?
P. E : C’est la deuxième fois que je suis bénévole lors de l’étape de Cap à l’Ouest, j’y étais déjà l’année dernière. Ça s’était très bien passé, étant donné que je pratique le handbike dans la vie de tous les jours, j’avais pour mission d’installer les jeunes paraplégiques dans les handbikes. Il y avait un parcours qui était organisé. Ceux qui n’avaient pas l’équipement nécessaire, venaient me voir pour prendre les mesures et qu’ils soient parfaitement sécurisés.
Qu’est-ce que tu attends de l’étape Cap à L’Ouest ?
P. E : Je pense que l’étape va être un rassemblement joyeux et convivial comme l’année dernière. Beaucoup d’enfants viennent avec leurs parents, des copains qui se réunissent pour vivre ensemble cette grande fête. C’est avec une grande joie que j’ai hâte d’y retourner cette année.
Que dire à quelqu’un qui hésiterait à s’investir dans le mouvement ?
P. E : C’est un réel moment de partage et d’échange handivalide fabuleux. On voit aussi d’anciens athlètes qu’on a déjà croisés auparavant. J’ai par exemple participé à plusieurs raids en handbike et ces étapes de l’EDF ADN Tour Handisport, c’est l’occasion de les revoir et de profiter ensemble.
Rédaction : O. Dormoy
Escalade, prendre de la hauteur
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