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Pourquoi la classification ?

1 juin 2021
La classification permet de comparer les sportifs en situation de handicap engagés dans une même compétition. Son principe n’est pas de créer une catégorie par personne mais de définir le minimum de classes nécessaires pour respecter l’esprit sportif et permettre un mode de confrontation juste et équitable. C’est le moyen pour garantir l’équité sportive, au regard de la diversité des handicaps. Des catégories s’imposent. Il faut les définir et donc établir des règles valables pour tous et structurer la procédure pour garantir la compréhension de tous et l’application des mêmes règles partout dans le monde quel que soit le classificateur international présent.

L’une des particularités de la compétition handisport est l’existence de catégories de handicap, appelées classes et l’attribution d’un statut. L’impact de la lésion sur la réalisation du geste technique définit la classification. Toute personne en situation de handicap n’est pas forcément éligible à la pratique para-sportive en compétition à l’international. Sans classification internationale, pas de compétition internationale de référence. De la même manière qu’il est important de connaître les règles qui régissent son sport, il convient, pour les sportifs comme pour les entraîneurs, de maîtriser le code de classification de sa discipline.  

À chaque sport, son code de classification

Dans chaque sport, les sportifs engagés dans une forme compétitive doivent passer par la classification, afin de savoir s’ils sont éligibles pour cette discipline, dans quelle classe ils vont évoluer et sous quel statut. Ce système de classes est un moyen pour établir un classement, basé sur la seule valeur sportive et d’attribuer des titres. « La classification prétend mesurer le handicap », poursuit Vincent Ferring, kinésithérapeute et classificateur international en athlétisme. « Soit l’impact de certains déficits (physique, visuel ou auditif) liés à une maladie innée ou acquise, sur le geste technique. » Un bi-amputé des membres inférieurs est-il plus ou moins gêné dans la pratique de son sport qu’un amputé d’un membre ?   

La classification assure et garantie l’équité. Elle s’appuie sur des codes de classification. « Les règles sont les mêmes pour tous les pratiquants d’un même sport. Chaque discipline possède ses propres critères de classification et ses propres règles car l’impact de la déficience varie d’un sport à l’autre. Les noms des classes sont souvent liés à la discipline (S1, S2… pour Swimming, natation en anglais, T1 en athlétisme pour Track). » Prenons l’exemple d’un sportif amputé d’un avant-bras. Il n’est pas éligible pour le marathon à l’international, mais il l’est pour pratiquer la natation en compétition internationale.

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Une porte d’entrée révisable

Tout compétiteur en situation de handicap souhaitant pratiquer dans le mouvement para-sportif doit être classifié. Celle-ci se fait par un panel de classificateur composé, à l’international par deux ou trois personnes (technicien et personne issue du milieu médical ou paramédical). En France, le panel est parfois réduit à une ou deux personnes.

Les tests des déficients visuels sont assurés par des ophtalmologistes. « La classification est basée pour le ski sur un examen médical, fond de l’œil », précise Vincent Delorme, kinésithérapeute et classificateur international pour le ski alpin et le ski nordique. . « Il y a de nombreux tests et études pour appréhender au mieux toutes les complexités d’une classification. » 

Un sportif doit obligatoirement se voir attribuer une classe avant de disputer ses premières compétitions nationales. « La classification est une porte d’entrée au mouvement du niveau débutant aux Jeux Paralympiques », résume Vincent Ferring. Il existe trois niveaux de classification : le niveau régional, national et international. La classification internationale est la dernière recevable car elle est gérée par les instances de références. Cela signifie que la règle internationale doit être appliquée au niveau national. Néanmoins, les enjeux au niveau national et au niveau international peuvent différer.

L’attribution d’une classe sportive doit être accompagnée d’un statut qui définit la longévité de cette classification. Il existe plusieurs niveaux : Nouveau, À revoir, Confirmé. Un jeune sportif bénéficiera le plus souvent d’un statut « à revoir ». Une pathologie évolutive demandera une révision régulière. Si un sportif est sujet à une aggravation ou une amélioration de ses capacités fonctionnelles, il bénéficiera d’un statut « à revoir ». En amont de sa première compétition, le handisportif fournit un dossier médical, avant de passer devant un panel de classificateurs qui lui attribue une classe définitive ou réévaluable. « Mais on n’attribue rarement une classe définitive à un mineur », précise Vincent Ferring. « Un enfant va grandir, sa motricité peut encore évoluer toute comme l’incidence de son handicap sur la pratique du fait des deux précédents facteurs évoqués, entre autres. On ne veut pas que des facteurs liés à une certaine forme d’inexpérience physique et motrice amènent le panel à le placer dans une catégorie qui ne serait pas la sienne à l’âge adulte. »

Une approche multisports au niveau national chez les jeunes

Il existe aussi une classification multisports pour certaines épreuves et certaines disciplines du programme « jeune » loisir et pré-compétition. Elle se base sur les capacités fonctionnelles des sportifs. Elle est multisports et multi-handicaps. Cette procédure, accessible à tous les encadrants, permet de respecter l’esprit sportif de l’événement.

Rédaction : J. Soyer


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