A+A-

Retour d’expérience : Romain Didio, encadrer des kayakistes en situation de handicap moteur

22 avril 2021
Coordinateur technique de la ligue Auvergne Rhône-Alpes Handisport, diplômé du brevet d’Etat de canoë-kayak et membre de la commission nationale, Romain Didio nous fait partager son expérience et nous donne ses précieux conseils d’adaptation de la discipline.

Le canoë-kayak est-il une discipline unique ?

Romain Didio : Le terme canoë-kayak est un terme très large qui regroupe plusieurs pratiques. Le dénominateur commun est l’utilisation de la pagaie qui n’est pas fixée au bateau pour se propulser, à la différence de l’aviron par exemple où la rame est bien fixée à l’embarcation. On pratique soit le kayak, soit le canoë : la pagaie double est utilisée pour le kayak et la pagaie simple pour le canoë. De manière traditionnelle, la pratique du kayak se fait assis, contrairement au canoë qui se pratique à genou.

Quels sont les bienfaits de la pratique du canoë-kayak pour les personnes en situation de handicap moteur ?

RD : J’observe trois intérêts :

Quel type de matériel d’adaptation existe-t-il ?

RD : Afin de répondre aux différents handicaps, il y a une multitude d’adaptations. Pour les membres supérieurs tout d’abord, la pagaie peut être adaptée afin d’assurer une bonne tenue et son utilisation optimale. Des adaptations au niveau de l’assise également, avec des sièges et des coques de différentes factures pour remédier à des problèmes d’équilibre de tronc. Des stabilisateurs (flotteurs) peuvent être ajoutés au bateau pour également gommer de possibles soucis d’équilibre et pour éviter l’appréhension du bateau qui se retourne.

Il y a quelques produits génériques qui existent sur le marché mais la plupart des adaptations sont individuelles. Elles peuvent être réalisées par des prothésistes ou tout simplement les encadrants et les pratiquants eux-mêmes qui vont mettre en place leurs propres calages. Finalement, la première des adaptations est le choix pertinent du kayak ou du canoë que l’on va utiliser. Les clubs « valides » de canoë-kayak peuvent donc accueillir à peu près 80% des personnes en situation de handicap uniquement avec le matériel relativement varié dont ils disposent habituellement.

Comment permettre/faciliter le transfert dans l’embarcation ?

RD : Le plus simple est d’embarquer depuis une plage ou un bord de rivière en herbe. Au moment du transfert, l’idéal est d’avoir le bateau à sec sur un plan perpendiculaire à l’eau. En fonction du matériau du bateau (composite pour ceux de compétition par exemple), on ne pourra pas le poser dans la terre et le pousser dans l’eau. Avec son fauteuil, le participant vient s’installer à côté du bateau, il effectue son transfert (en autonomie ou avec une aide), puis on fait glisser l’embarcation dans l’eau.

Lorsque l’on embarque depuis un ponton, on ne fera jamais un transfert du fauteuil au bateau directement. La personne en fauteuil va descendre sur le ponton et c’est une fois sur ce ponton qu’elle va se transférer dans le bateau. Que ce soit pour les personnes en fauteuil ou debout, on va essayer de réduire au maximum la distance de transfert.

Rédaction : S.Grandol

TÉLECHARGER L’ENTRETIEN INTÉGRAL


À lire aussi :

En savoir plus sur la discipline

Retour d’expérience : Aude Legay, le tir à l’arc pour les déficients visuels

Autres articles sur ce thème : Actualité / Canöe-kayak / Expertise
haut de page