Tanguy de la Forest, également membre du Conseil d’administration de Paris 2024, est sur une bonne dynamique. « J’ai ouvert un quota pour la France aux Jeux Paralympiques de Tokyo lors de la dernière épreuve, à Châteauroux. Dans deux semaines, je pars avec l’équipe de France de para-tir aux championnats d’Europe, à Belgrade (Serbie), explique ce carabinier, souffrant d’une amyotrophie spinale infantile (une maladie génétique) qui l’a conduit dans un scooter à trois roues. Ce rendez-vous me tient à cœur mais je me suis avant tout concentré sur la manche de coupe du monde prévue en février, aux Émirats et sur les championnats du monde programmés en Australie en 2O19. »
La FFH a perdu la délégation du tir sportif depuis janvier 2017. Comment avez-vous vécu la transition ?
Plutôt bien sur le plan sportif. Les premiers mois, voire la première année, il a fallu adapter les fonctionnements d’ordres logistiques, sur le poids des affaires pour les vols, les réservations de chambres réservées aux personnes à mobilité réduite dans les hôtels pour les compétitions… Il y a eu un ensemble de préoccupations dont il a fallu apprendre à tenir compte. La FFT ne possède pas l’expertise du handicap comme la FFH peut l’avoir.
Quels changements avez-vous constaté ?
Sportivement, le rythme est plus soutenu. Il y a un stage tous les mois, quatre à cinq sorties internationales par an. Le staff médical est présent lors de chaque regroupement. Il y a aussi un entraîneur pour 2 à 4 athlètes maximum. On mesure les différences de moyens, financiers, qui existent entre la FFH et la FFT.
Un rythme sportif plus soutenu, des engagements professionnels forts… Pourquoi avoir continué vos missions au sein de la FFH et du CPSF ?
Je suis entré au comité directeur de la FFH en 2013. Je n’étais plus sportif puisque j’avais décidé de faire un break après Londres 2012. J’ai donc entrepris cette démarche à titre personnel pour m’impliquer et continuer à œuvrer pour faire évoluer le mouvement. J’ai décidé de prolonger en 2017 et depuis je suis aussi vice-président en charge du haut niveau. J’utilise donc mon expérience en la matière pour réfléchir, avec l’ensemble de la DTN, à des stratégies pour structurer différemment la politique de performance aujourd’hui et demain. C’est dans mon rôle de prévoir l’avenir et de faire en sorte que le mouvement handisport perdure dans le temps.
Vous n’êtes pas du genre à cracher dans la soupe aussi…
Le mouvement handisport répond à un vrai besoin dans la pratique. Il offre une vraie porte d’entrée vers le sport pour un grand nombre de personnes en situation de handicap, il a un savoir-faire, une expertise en matière de formation, d’accompagnement et de bénévolat. Par ailleurs, je dois beaucoup au mouvement handisport sur le plan sportif. Ce mouvement doit trouver une place nouvelle par rapport aux modifications du paysage et des enjeux. Une totale collaboration doit se mettre en place avec les fédérations homologues.
Parlez-nous du Conseil des Athlètes, créé il y a peu, dont vous faites partie comme animateur ?
Il est indispensable de créer du liant entre les opérationnels et les sportifs. Le conseil des athlètes regroupe un représentant de toutes les disciplines présentes aux Jeux paralympiques. Nous nous réunissons afin de délivrer des informations sur les actions de la FFH. Nous attendons aussi des retours de la part des athlètes, via leurs représentants. Lors de chaque réunion, nous insistons sur un thème majeur. Lors des trois premiers rassemblements, nous avons évoqué, en détail, le Plan de Performance Fédéral (PPF), les contrats FFH. Le dernier a été consacré aux critères de sélection, notamment pour les championnats du monde, d’Europe et les Jeux paralympiques de Tokyo 2020.
Entre le sport, le monde associatif et le monde professionnel, comment faites-vous pour répondre présent partout ?
Je fixe des priorités. Le sport, comme je suis détaché, en est une. La gestion de mes entreprises, parce qu’il faut bien manger en est une autre. Dans le secteur professionnel, je suis bien entouré par mes associés, parfaitement conscients de mon emploi du temps. Dans la mesure où mon travail est fait (notamment e matière commerciale), on avance. Ensuite, je fais de mon mieux pour être à la hauteur des attentes dans les différentes sphères au sein desquelles j’évolue. Je me rends compte que tout ce que je fais me sert dans les différents domaines. Le sport me sert dans le monde associatif et professionnel et vice et versa. // J. Soyer
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