Londres sera dans toutes les têtes ce week-end à Sartrouville (Yvelines), théâtre des championnats de France grand bassin. Ugo Didier vise évidemment le titre national S9. Et surtout les minima pour les championnats du monde, prévus à Londres, du 9 au 15 septembre.
Le Toulousain s’élancera au départ du 100 m dos, du 200 m 4 nages et du 400 m nage libre. « Je me sens vraiment bien. Lors des régionaux valides, juste avant les dernières vacances scolaires, j’ai battu mon record personnel sur 100 m dos (1 min 2s 87’’). Officieusement, c’est même un record d’Europe, mais je n’ai pas pu le valider parce que ce n’était pas une compétition handisport de référence. J’ai aussi fait mon meilleur temps sur 50 m dos. Cela démontre que le travail de prises d’appuis et de force, effectué tout au long de la saison, paie. Mais sur cette même compétition, je suis à environ 2 secondes de mes meilleurs temps sur 200 4 nages et 400 NL ». L’investissement mis sur le dos peut expliquer cela. « À Tarbes j’ai aussi enchaîné le 200 4 nages juste après le 100 dos et le 400 NL juste après le 50 dos. Les conditions n’étaient pas optimales. Mais comme lors des championnats de France de Saint-Raphaël et de Montpellier, je serai avec mon entraîneur (Samuel Chaillou) et ma mère. Une configuration dans laquelle ça s’est toujours bien passé. Je ne vois pas pourquoi ça ne se passerai pas bien ».
Le clan Didier va rejoindre Sartrouville dès vendredi afin de se familiariser avec un bassin et un environnement nouveaux. En attendant d’y être, il nous livre quelques souvenirs marquants de championnats de France.
« C’était en 2015, j’avais 14 ans. Mon premier championnat de France. Il y avait plus d’inquiétude que de stress. C’était nouveau, j’allais nager contre des personnes en situation de handicap. Je me demandais si on allait pouvoir nager normalement à l’échauffement, les règles éventuelles à respecter par rapport au handicap. Je m’interrogeais beaucoup autour ce thème… Je passais aussi, sans étape, de mon petit bassin de 25 m à la piscine de Dijon, vraiment très belle. C’est un super bassin de 50 m, très lumineux, avec des tribunes. Il y avait aussi les plots de départ de Pékin. Ça reste donc une expérience à part d’autant que j’y ai fait mes premières finales (4e sur 200m 4 Nages et 5e sur 100 dos). J’ai croisé de nouvelles personnes. Cela m’a offert un aperçu du monde handisport. »
« Ce championnat était qualificatif pour Rio. Et en plus, ce championnat de France se tenait avec celui des valides. Ça restera le plus beau. Il y avait une émulation autour de la qualif’ pour Rio et un vrai intérêt pour le handisport. Il y avait du public. On le sentait nous pousser pour réaliser des performances. On a ensuite eu trois championnats de France mélangés avec les valides. C’est là où j’ai le plus senti un engouement pour le handisport. À Montpellier, j’y ai fait mes deux premières médailles. On a eu les mêmes podiums et les mêmes peluches de récompense que celles remises aux valides. Cela m’a motivé pour la suite. J’ai pris beaucoup de plaisir et d’expérience à côtoyer les valides. Je regardais comment ils s’entraînaient, leur préparation. »
« C’était lors des championnats de France N1-N2 2016. Juste avant Montpellier. C’est mon meilleur et mon pire souvenir. J’ai gagné ma première médaille en faisant 3 eau 100 m dos N1. Mais avant le 200 m 4 nages qui suivait, je me sentais vraiment très très mal. Je n’avais pas envie d’y aller. J’avais très mal au ventre. Je n’avais jamais connu ça… Finalement, je plonge tant bien que mal. Je fais un temps, qui sans être bon, me permet de me qualifier pour la finale… Mais à l’arrivée je suis disqualifié pour un virage entre le dos et la brasse, incorrect. »
« Il y a deux ans, les championnats de France étaient encore mélangés avec les valides. Avec ma mère, nous étions installés à côté de Philippe Lucas. Entouré de ses nageuses et nageurs. J’y obtiens ma qualif’ pour les championnats du monde. C’était inespéré. Quand je reviens, je me souviendrais, alors qu’il avait entendu les félicitations de ma mère, Philippe Lucas m’a adressé un petit sourire et un petit clin d’œil… Cette qualification, jamais je ne l’imaginais possible. Je retiens donc les mots de Françoise, une coach du club qui avait pu se libérer pour venir avec moi. Ce n’était pas ma coach habituelle. Mais après ma série, le matin, j’étais à 2 dixièmes des minima… Je n’y croyais pas. Mais elle était persuadée que j’allais réussir… J’y suis parvenu. Cela m’a forcément marqué. »
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Rédaction : J. Soyer
© Commission natation
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