FFH : Qu’est-ce que le ski nordique ? De quoi se compose-t-il ?
Vincent Duchêne : Le ski nordique est un ensemble de disciplines qui regroupe le ski de fond et le biathlon (mélange de ski de fond et de tir) pour la partie handisport. Le combiné nordique et le saut à ski finalisent quant à eux cet ensemble au sein des disciplines olympiques. À l’origine, le ski de fond était un moyen de déplacement utilisé par nos ancêtres, qui se déplaçaient à l’aide d’un petit et d’un grand ski. Petit à petit, la pratique du ski s’est démocratisée pour devenir une pratique sportive.
FFH : Comment fonctionne le système de classification en ski nordique ?
V.D : Pour les sports d’hiver, le système est légèrement différent que pour la classification des sports d’été. Il existe trois catégories et dans chacune d’elles, il peut y avoir différents handicaps. Dans les trois catégories, il y a les sportifs malvoyants et non-voyants classés ensemble, les sportifs debout atteints d’un handicap sur les membres supérieurs et les sportifs en fauteuil (appelé luge nordique) qui ont des atteintes aux membres inférieurs (sur un ou deux membres). En fonction de l’amputation, de la présence d’abdos ou non, il y aura un pourcentage différent. Cela veut dire, par exemple, qu’un skieur double amputé mais avec abdos, pourra courir avec un pourcentage de 100%. Par contre, les skieurs paraplégiques auront un pourcentage de 86%. Plus le handicap est important et plus le pourcentage sera faible.
Les skieurs ayant un handicap sur un membre inférieur peuvent concourir dans les deux catégories, soit en luge nordique, soit debout. C’est au sportif de faire la demande de classification et à partir du moment où cette dernière est attribuée, il est impossible d’effectuer le changement pendant la saison. Certains skieurs doivent repasser par la case classification chaque année, notamment pour les handicaps qui sont évolutifs. Pour les autres, aucun changement de classification n’est à prévoir quand le handicap n’est pas amené à évoluer (c’est le cas de Benjamin Daviet par exemple).
FFH : Quels équipements spécifiques nécessite le ski nordique Handisport ?
V.D : Sur la catégorie debout, il n’y a pas de grandes différences avec la pratique valide, ils vont utiliser les mêmes bâtons et les mêmes skis. Pour un amputé tibial, il devra pratiquer avec une prothèse tibiale qui lui permettra de mettre une chaussure. Pour le reste des handicaps de cette catégorie, aucun changement n’est à faire sur le matériel.
Sur la luge nordique, les skis sont quasiment les mêmes, seules les fixations vont légèrement différer. Il y a des critères à respecter en termes de hauteur et de largeur de la luge et au lieu de la fixer sur deux points (dans la pratique traditionnelle), elle sera fixée sur quatre points. Concernant les bâtons, ils sont plus courts vu que la position du skieur est assise.
Pour les personnes non-voyantes, les skis et les bâtons sont également similaires à la pratique valide. Néanmoins, il y a un système de guidage audio mis en place par le guide et composé d’un petit haut-parleur situé au niveau de la taille ou dans le dos du guide. Un laryngophone est intégré à ce système et se place autour du cou, en contact avec la glotte, pour permettre de retransmettre les indications dans le haut-parleur grâce aux vibrations et au son. Contrairement à l’athlétisme où les athlètes ont une petite corde pour courir l’un à côté de l’autre, le guide en ski de fond est devant et n’est pas attaché à la personne non voyante. Il y a un espace entre les deux qui est géré par le guide durant la course. Certains malvoyants fonctionnent eux avec une oreillette.
Rédaction : S.Grandol
Crédit photo : France Paralympique
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