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Christophe Durand, « boulimique de sport »

24 juin 2020
Chaque mois, la FFHandisport revient, à travers une série de portraits, sur ses anciens champions. Septuple médaillé paralympique, Christophe Durand, paraplégique de naissance, a marqué de son empreinte le tennis de table handisport. Athlète, puis entraineur de l’équipe de France, il est désormais chargé de mission au sein de la Fondation OL, jamais très loin du sport.
 

2010. Christophe Durand raccroche sa raquette et prend sa retraite sportive. Pourtant, il n’est pas prêt à dire au revoir au tennis de table. Un an plus tard, le double champion paralympique devient entraineur de l’équipe de France, qu’il emmènera à Londres en 2012, puis à Rio en 2016. La vie d’entraineur, en compétition, est bien différente de celle de l’athlète. « Quand on est athlète, plus la compétition approche, plus on est stressé. Mais quand le match commence, le stress s’envole. Quand on est entraineur, la pression arrive au début du match », explique l’ancien pongiste. « On se sent impuissant sur le côté, on ne contrôle plus rien, mais on doit trouver des solutions pour aider l’athlète. »
 
Ces solutions, elles apparaissent avec l’expérience. Christophe Durand, connu pour son fort mental en match, a découvert le tennis de table en centre de rééducation lorsqu’il était jeune. Lui qui pratiquait de nombreuses disciplines, comme le basket-ball, l’athlétisme et le tir à l’arc, s’est concentré sur le tennis de table, car il aimait « l’aspect duel du ping ». Puis sa rencontre avec Guy Tisserand, le « champion de l’époque », l’a convaincu à l’âge de 17 ans de poursuivre une carrière dans le tennis de table. « Il m’a dit que je n’étais pas le plus doué de la terre, mais que j’avais bien compris l’aspect tactique de la discipline. J’ai voulu devenir comme lui », se souvient-il trente ans plus tard.
 
Il s’entraine de plus en plus régulièrement, et se confronte aux athlètes valides. « Quand on joue avec un valide c’est tout de suite plus dur, ils se déplacent plus facilement que nous. Ça nous permet d’être bien préparés. »

Une passion pour les Jeux

Six ans plus tard, il se qualifie « à l’arrache » pour les Jeux d’Atlanta (1996) et remporte une médaille d’argent par équipe. « Atlanta m’a permis de commencer à appréhender la compétition », indique Christophe Durand. Les Jeux Paralympiques, c’était « la compétition qu’[il] aimait le plus ». À partir de Sydney 2000, il adapte son calendrier de travail à Decathlon, puis au service des sports de la région Rhône-Alpes pour que les six derniers mois avant chaque Jeux soient entièrement consacrés à l’entrainement. « J’avais la chance d’avoir une convention d’insertion professionnelle : je travaillais à mi-temps et j’étais payé pour un temps-plein. » Un programme qui le mène à participer à six Jeux Paralympiques, quatre en tant qu’athlète et deux en tant qu’entraineur.
 
Après les Jeux de Rio en 2016, Christophe Durand intègre la Fondation de l’Olympique lyonnais. « Mon travail principal est de mettre en relation les deux équipes professionnelles – féminine et masculine – avec les structures qu’on a décidé d’aider », expose le natif de Lyon. Il organise ainsi des événements autour des matchs de football ou au sein du stade, pour des entités de soutien scolaire pour les enfants en difficulté, d’insertion par le sport et pour des enfants d’un hôpital de la ville. Si l’ancien pongiste a quitté le tennis de table, il reste toujours tourné vers le sport, lui qui se considère comme un « boulimique de sport ».

Rédaction : S. Chauvet


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