A+A-

Développer la pratique des personnes de petite taille

5 mars 2021
Les personnes de petites tailles (-1,45m) peuvent pratiquer une quinzaine d’activités au sein de la Fédération Française Handisport : tennis de table, foot à 5, athlétisme… Tour d’horizon

« Une vingtaine d’adhérents de France Nano Sport est aussi licenciée à la Fédération Française Handisport. C’est assez peu. » Le constat de Xavier Lafond, 23 ans et président de l’association nationale dédiée à la pratique du sport pour les personnes de petite taille (1), est sans équivoque. « C’est assez stable depuis une décennie environ. » Pourtant, une quinzaine de sports proposés par la FFH (2) sont accessibles pour ce public. « Nous pouvons quasiment tout pratiquer même si les sports où il faut courir longtemps, ceux qui tapent sur les jambes sont moins adaptés, précise Xavier Lafond. La pratique sportive est même importante parce que nous avons de petits membres mais un grand corps à supporter. C’est à la fois une question de bien-être et de bonne santé. »  

Alors pourquoi ces sportifs assez peu représentés au sein du mouvement handisport ?  Les raisons sont multiples. La FFH est organisée par clubs réunissant des sportifs présentant différents handicaps quand ce public attend encore un traitement plus spécifique et en lien avec leur petite taille. Ils se dirigent ainsi plus facilement vers les Jeux mondiaux pour les personnes de petite taille. Une épreuve qui leur est exclusivement réservée, dans laquelle de nombreux sports sont représentés et où ils peuvent, s’inscrire dans plusieurs disciplines. « C’est en remportant les Jeux mondiaux de 2005, organisés à Rambouillet que j’ai eu envie de me lancer dans le haut niveau, explique Thomas Bouvais, aujourd’hui membre de l’équipe de France de tennis de table handisport. Ce fut une bonne porte d’entrée vers le handisport d’autant que jusqu’alors j’avais toujours évolué en valide. »            

Un fort esprit de communauté

Thomas Bouvais, présent aux Jeux Paralympiques de Londres 2012 et de Rio 2016, atteste des progrès depuis plusieurs années. « Lorsque je suis arrivé à l’international, il y a eu quelques atermoiements, quelques difficultés mais cela est assez vite rentré dans l’ordre. » Aujourd’hui, le Français, parfaitement installé en classe 8, fait même office de révélateur pour les classificateurs internationaux. « À quelques exceptions près, parce que deux personnes présentant la même maladie, peuvent avoir des limites différentes, explique Thomas Bouvais, né il y a 29 ans avec une achondroplasie, la cause la plus fréquente de petite taille. Mais je suis vraiment content de ne pas concourir dans une catégorie dédiée aux personnes de petite taille. » Une perception encore marginale au sein de ce public. « Le handisport m’a beaucoup apporté parce que j’ai pu me confronter à des adversaires ayant différents handicaps, ajoute-t-il. Cela m’a aidé, comme le fait de jouer en valide, à ne pas avoir peur de l’inconnu. » 

De la même manière que les personnes sourdes et malentendantes, les sportifs de petite taille forment une communauté soudée. « On aime se retrouver ensemble, prouver que nous n’avons pas de limites et que nous pouvons pratiquer du sport comme tout à chacun », développe Xavier Lafond, qui a joué au tennis de table via la FFH cinq années durant et au foot à cinq en loisirs avec une équipe de personnes de petite taille.

Sortir d’un certain confort, d’un milieu connu et sécurisé est une étape que toutes les personnes de petite taille ne parviennent pas à franchir. Le foot à cinq favorise « les bonnes relations entre la FFH et l’association, selon Xavier Lafond. La FFH accepte notamment de nous inviter sur les épreuves de coupe de France jeunes et adultes », ajoute-t-il.

Comme l’haltérophile Axel Bourlon, Thomas Bouvais, en route Pour les Jeux Paralympiques de Tokyo 2021 (24 août -5 septembre), est un ambassadeur de premier choix pour les personnes de petite taille en handisport. Un exemple à suivre qui ne demande qu’à inspirer la relève.

1 : L’achondroplasie, est la cause de petite taille la plus fréquente. Dans l’ouvrage édité par la FFH, “Le Sport Autrement”, elle est décrite ainsi : Elle se caractérise par une insuffisance de croissance des os en longueur, et tout particulièrement, des os des bras et des cuisses. Pour la pratique sportive, cette forme de handicap entraîne un manque d’amplitude des mouvements des épaules et des hanches. Mais de nombreux autres types de handicaps, entraînant une petite taille existent, telles la pseudo-achondroplasie, la maladie des os de verre (appelée ostéogénèse imparfaite), les dysplasies spondylo-epiphysaires ou encore les maladies osseuses secondaires. 

2 : athlétisme, boccia (non éligible), canoë (loisirs), football, haltérophilie, natation, plongée (loisirs), randonnée (loisirs), rugby fauteuil, sarbacane, ski alpin, ski nordique, tennis de table, tir à l’arc, tir sportif. 


À lire aussi

Sportifs de petite taille pratiquer en toute liberté

Axel Bourlon, des objectifs plein la tête

 

Autres articles sur ce thème : Actualité / Multisports
haut de page