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Les Bleus bien positionnés dans la perspective des Jeux !

29 avril 2024

L’équipe de France de natation handisport, 6e nation européenne, a répondu présente lors de ces championnats d’Europe, disputés à Funchal (Madère) du 21 au 27 avril 2024. Avec 22 médailles, dont 7 titres (8 médailles d’argent, 7 de bronze), les Bleus, emmenés par Ugo Didier et Dimitri Granjux, six médailles d’or à eux deux, ont pris des repères intéressants dans l’optique des championnats de France de Chalon-sur-Saône (17-19 mai) qui seront sélectifs pour les Jeux paralympiques et pour Paris 2024 (28 août – 8 septembre). Guillaume Domingo, manager de la performance de la para-natation pour la Fédération Française Handisport, juge le bilan satisfaisant mais n’oublie pas qu’il reste du temps jusqu’aux jeux de Paris et tient à rappeler qu’il y a encore du travail à effectuer d’ici les Jeux.

Des confirmations, des piqûres de rappel et une révélation. Tel est le résumé des championnats d’Europe de l’équipe de France de natation handisport, 6e nation européenne. À Funchal, les tricolores ont signé un bilan prometteur à quelques mois des Jeux paralympiques. « Globalement, il y a eu de belles performances par rapport à la période de l’année, estime Guillaume Domingo, manager de la délégation française. C’est très encourageant pour la suite. Néanmoins, on a aussi pu voir qu’il y a encore du travail. Ce n’est qu’un championnat d’Europe. Les Jeux restent une compétition à part. Les émotions sont décuplées, la concurrence, l’état d’esprit et la densité sont exacerbés. Il faut donc garder la tête froide et relativiser tout en s’appuyant sur ces résultats. Les temps réalisés par les nageurs et nageuses démontrent qu’ils sont sur la bonne voie. L’équipe vit bien ensemble. C’est très important. Si tout le monde fonctionne bien ensemble, ce ne peut être qu’un plus pour la performance. »

Dimitri Granjux entre par la grande porte 

Ugo Didier (S9), après avoir traversé une période de doute, a fait le plein de confiance en décrochant quatre médailles, dont trois en or (+2 argent, dont une en relais). « Il avait à cœur de remonter sur la plus haute marche du podium. C’est de bon augure. Cet Euro valide le très bon travail effectué avec son entraîneur Samuel Chaillou », se réjouit Guillaume Domingo. Chef de file de la natation française, le quadruple vice-champion du monde 2023 se réjouit de l’arrivée de Dimitri Granjux (S3), néo-sélectionné au sein de l’Équipe de France pour ce championnat d’Europe à Funchal. Pour sa toute première compétition internationale, le jeune nageur de 18 ans est sans doute la révélation de cette semaine, avec trois titres et une médaille de bronze. « C’est un point de passage, il n’y avait pas forcément d’objectif de médailles même si c’est super ainsi. J’améliore tous mes temps, c’est incroyable. Le travail qui va être fait désormais sera effectué dans le but de me qualifier aux Jeux, dans trois semaines lors des championnats de France à Châlons ou dans un peu plus d’un mois lors de la coupe du monde de Limoges. » Une expérience du plus haut niveau dont il devra se servir pour avancer. « Il ne faut pas chercher à tout révolutionner suite à ces bons résultats, guide Guillaume Domingo. Il a fait de très bons championnats en étant très sérieux tant durant les championnats qu’en amont dans sa préparation. C’est ce qu’il devra continuer de faire. »

Un collectif exemplaire et investi 

Le manager des Bleus estime que cette moisson de médailles portée par de nombreux nageurs et nageuses valide l’esprit d’équipe exemplaire et la solidarité qui caractérisent ce collectif.  » Tout le groupe est derrière chacun des nageurs en lice. Cela permet à tous de se transcender une fois derrière le plot et dans l’eau car ils ont le soutien de leurs coéquipiers dans les gradins.  » À chaud, Alex Portal (S13), triple champion du monde l’an passé à Manchester (Royaume-Uni), avait du mal à dépasser sa frustration après ses deux médailles d’argent et de bronze. Mais ses performances n’ont rien d’inquiétantes.  » Il a tenté des choses, notamment sur son 400 m nage libre. C’était le bon moment pour le faire. « , précise Domingo.  » J’ai un peu manqué d’énergie sur les courses plus longues (400 NL et 200 4 nages). L’an dernier sur ce 200 4 nages, je fais 2:06.1, là, je fais 2:09.9. Le temps n’est pas fameux mais je vais me concentrer sur les points positifs et capitaliser dessus. C’était une étape… J’aurais aimé qu’elle se passe un peu mieux, prendre des repères sur le 200 4 nages et le 400 nage libre avec de meilleurs temps. Mais avec ma forme du moment, je ne pouvais pas espérer mieux. Des points ont été bien travaillés. Il me reste du temps pour travailler ceux qui ont moins bien fonctionné. Ce sera mieux à Paris. Je suis confiant. « 

Un constat qui vaut pour l’ensemble du groupe très concerné.  » Il y a une vraie prise de conscience, de toute l’équipe, du niveau à atteindre pour aller aux Jeux, et surtout du niveau à atteindre pour se hisser sur les podiums paralympiques. Cet Euro Open fut relevé d’autant que de nombreux nageurs ont leur concurrent majeur en Europe, apprécie Guillaume Domingo. Tous sont pleinement investis : individuellement dans leur projet et collectivement, quand ils évoluent ensemble en stage ou en compétition. Il faut capitaliser sur ces points pour être encore plus fort demain. « 

Hector Denayer et Kylian Portal confirment 

L’encadrement technique bleu-blanc-rouge soulignait aussi les excellents temps de Hector Denayer (S9), 2e du 100 m brasse en 1.06 et de Kylian Portal (S13) qui a bouclé son 400 m nage libre en 4.11 (il avait fait 4.15 aux Mondiaux de Manchester en 2023). « Ils étaient les deux plus jeunes de l’équipe de France médaillés il y a un an en Angleterre. Ils améliorent encore leurs temps. À cette période de l’année, c’est très prometteur. » Avec 22 médailles, dont 7 titres, les Français ont confirmé leur montée en puissance. À l’issue de ce championnat d’Europe, la France compte douze médaillés différents, cela entretient la dynamique collective positive qui règne dans cette équipe. « L’idée de ce championnat d’Europe était de continuer notre progression et de fédérer l’équipe autour de l’idée que tous peuvent performer. Dans cette logique, on peut être satisfait. On a la chance d’avoir gagné plusieurs médailles tous les jours, » développe Guillaume Domingo. Avoir de nombreux médaillés participe à l’émulation générale.

La natation française handisport est incontestablement dans les temps comme en attestent les médailles de bronze de la jeune Léane Morceau (S12) et de l’expérimentée Élodie Lorandi (S10). Une première pour la première nommée et la 41e pour la multiple médaillée paralympique de 34 ans. Place désormais au championnat de France et à la World Series qui sont les deux compétitions où les nageurs et nageuses devront réaliser les minimas pour prétendre à une qualification paralympique.

Les 22 médailles françaises.
Ugo Didier (S9, JS Cugnaux) 
3 or (200 m 4 nages, 400 m NL, 100 m dos) ; 1 argent (100 m NL)

Dimitri Granjux (SM3, HS Loisir-Bonneville)
3 or (150 m 3 nages, 50 m NL, 200 m NL) ; 1 bronze (50 m dos)

Laurent Chardard (S6, Guyenne Handi Nages)  
1 or (50 m papillon) ; 1 argent (100 m NL)

Hector Denayer (S9, Selestat Handisport – Alliance Dijon Natation )  
2 argent (100 m brasse, 200 4 nages)

Alex Portal (S13, CNO Saint-Germain-en-Laye) 
2 argent (100 m papillon, 400 m NL) ; 2 bronze (100 m nage libre NL, 200 4 nages)

Léane Morceau (S12, Capo Limoges Natation) 
1 bronze (100 dos)

Emeline Pierre (S10, CN Brest) 
1 argent (100 m NL) ; 1 bronze (50 m NL)

Elodie Lorandi (S10, handisport Antibes Mediterranée)
1 bronze (400 m NL)

Anaëlle Roulet (S10, Les Sables d’Olonnes)
1 bronze (100 m dos)

Relais (Laurent Chardard, Agathe Pauli, Emeline Pierre, Ugo Didier)  
1 argent (4×100 m NL)

 

Ugo Didier (S9 ; 1er 200 4N, en 2.15.98) : « Un doublé français, il faudra demander à David (Smétanine) mais cela a dû être très très rare. Je suis très content de partager ça avec Hector. On a quand même battu le recordman d’Europe. Je voulais tuer la course en partant fort. On verra avec le coach ce que ça a donné. Ça répond bien, je suis très proche de mon meilleur temps. Je suis donc satisfait. »

Hector Denayer (S9 ; 2e 200 4N, en 2.17.80) 
« Ce fut une course incroyable. Je sais que le dos je ne suis pas bon, aujourd’hui. Ugo il me met une mine. Mais la brasse, c’est mon truc, je m’accroche. Je dois passer 4 ou 5e au dernier virage. Je remonte, je suis à côté du Tchèque. Il y a le Russe à côté. Il ne fait pas que je lâche. Je nage, je nage, je touche le mur et Ugo il crie incroyable. Je me suis demandé si on n’avait pas fait record du monde. Non, c’est juste un doublé, mais c’est incroyable. L’important travail paie. »

Dimitri Granjux (S3, après son 3e titre sur 200 m NL en 3.17.94)
« C’est fini. Il y avait de la fatigue depuis le début. Le contrôle anti-dopage de jeudi a duré longtemps. Malgré la fatigue, je voulais terminer en beauté sur la course que j’affectionne le plus. Les chronos s’améliorent tous, c’est super, ça montre que le travail a bien été fait. J’ai mis beaucoup d’investissement pour cela. Je remercie le staff, mon ostéopathe, le diététicien. Je remercie mes coaches, actuels et anciens. Je dédie tout ça à Thierry. C’est un point de passage, il n’y avait pas forcément d’objectif de médailles même si c’est super ainsi. Les temps que je fais, c’est incroyable. Le travail qui va être fait désormais sera effectué dans le but de me qualifier aux Jeux, dans trois semaines lors des championnats de France à Châlons et lors de la World Series de Limoges. »

Emeline Pierre (S10, 2e sur 100 m NL en 1.01.47)
« C’est une belle course, je savais que ça se jouerait à la bagarre, ça l’a été. Je suis satisfaite de mon niveau, je ne suis pas loin de mon meilleur. Je fais une belle course. Il reste pas mal de choses à travailler pour Paris mais c’est bien d’être sur le podium. Il y a trois semaines, je ne pensais pas en être là. Ça fait du bien de nager vite, de se montrer face aux autres nageuses de ma catégorie. »

Elodie Lorandi (S10, 3e sur 400 m NL en 4.49.63)
« Cette médaille de bronze est la bienvenue. C’est ma 41e médaille internationale, donc je suis hyper contente. C’est aussi l’anniversaire de ma grand-mère, aujourd’hui disparue, donc ça ajoute à ma joie. Après, le temps ne me satisfait pas pleinement. Je me suis fait plaisir mais il faut vraiment que je retravaille mon deuxième 200 parce que je sens que je suis fragile. Je n’arrive pas à relancer, je me cherche encore beaucoup dans l’eau. C’est assez compliqué. Il faut peaufiner. Je sais que je ne suis plus toute jeune mais je suis encore là et je fais encore peur aux jeunes et ce n’est pas pour me déplaire. Je voulais faire en dessous de 4.48… Je sens que je suis capable de nager beaucoup plus vite. L’objectif reste Châlons (les championnats de France grand bassin), les qualifications dans trois semaines. Ce sera une étape clé. »

 

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