Les championnats de France petit bassin se déroulent chaque année à la même période et sur le même format ce qui permet de comparer les performances et l’évolution des nageuses. Ils permettent de prendre de vraies indications sur l’état de forme des nageurs. Sami El Gueddari, directeur sportif de la discipline, revient sur ces championnats de France, qui gagnent aussi en renom et en structuration.
« Il faut retenir la dynamique en termes d’envie, d’engagement et de progression. C’est très présent. Nous sommes partis, en 2017, avec un groupe de cinq nageurs engagés dans une démarche de performance. Aujourd’hui, c’est une trentaine de nageurs qui nourrissent des ambitions internationales. Tous ont les crocs et cette envie ce concrétise dans les bassins. Léane Morceau en est une bonne illustration. À 19 ans ,celle qui fut 4e aux derniers championnats du monde, fait tous ses meilleurs temps lors de ces France. Elle s’est servie de sa frustration pour redoubler d’efforts à l’entraînement. On peut dire la même chose de Solène Sache ou de Hector Denayer. Ces jeunes nageurs, ont amélioré toutes leurs performances lors de ces championnats. Cela vient concrétiser et valider le premier trimestre de travail engagé depuis le stage de reprise à Martigues. Les leaders de l’équipe de France ont également été au rendez-vous. Alex Portal, Ugo Didier, Laurent Chardard, pour ne citer qu’eux, sont sur les bases de leurs meilleures performances, voire en deçà. Ces indicateurs laissent présager de belles choses cet été. Les deux records d’Europe D’Ugo Didier en attestent. »
« La catégorie d’âge avenir/jeune a aussi offert bon nombre de satisfactions. On a une jeune génération déjà forte. Les moins de 18 ans affichent des temps très proches de ceux requis pour « les collectifs performance », voire accès à la performance T.C.
Kylian Portal, Hector Denayer et Quentin Vieira, présents cet été aux Jeux Européens de la Jeunesse, sont déjà en lice pour une qualification pour les championnats du monde. C’est dire à quel point l’élan apporté par la jeune garde, très en forme à Angers, Ugo (Didier) ou encore Alex (Portal) mais aussi par l’émergence de Solène (Sache) et Léane (Morceau) donne des idées à cette génération en devenir.
En résumé, les jeunes, je pense aussi à Selam Chapuis, Alexis Bellanger…, progressent de manière importante. Certains partaient avec du retard dans leur parcours, mais ils commencent à le rattraper et deviennent de réels espoirs pour l’équipe de France de demain. On voit, au-delà de ça, de nouveaux visages, qui présentent déjà des prédispositions et des habiletés. Bien encadrés et à force de travail nul doute que nous pourrions avoir de belles surprises à l’avenir. On espère, en tout cas, qu’ils vont vite devenir des challengers pour les nageuses et les nageurs des collectifs. »
« Les nageurs, sacrés sur les précédents Jeux Paralympiques, contribuent à l’émulation générale. Témoin, Élodie Lorandi. Après sa grossesse, c’est une nageuse pleine d’envie qui évolue à nouveau dans les bassins. Ce qui était une contrainte, liée à une forme d’usure, n’est plus présent. L’éloignement des bassins lui a permis de ressentir ce manque et c’est avec l’esprit et l’envie d’une benjamine qu’elle aborde ces compétitions. Elle a énormément progressé, elle se rebâtit un nouveau physique.
Je parle beaucoup des jeunes mais je n’oublie pas les sportives et sportifs plus expérimentés, comme Anaëlle Roulet, David Smétanine, Claire Supiot et Élodie Lorandi. Tous réalisent également une compétition de haute facture. On a besoin de ce côté transgénérationnel, il apporte de la densité et de l’émulation. »
« L’événement monte en puissance chaque année. Le format plaît. Avoir à cette période de l’année l’ensemble de l’élite de la natation handisport présente en nombre sur ces championnats singuliers, par son côté multi-épreuves obligatoire, suscite de l’excitation et de l’émulation, tant chez les nageurs et nageuses qu’au sein du public et des staffs. Ce n’est pas anodin si depuis trois ans, on n’a jamais les mêmes podiums, ni les mêmes finales. Cela traduit l’émulation qui entoure ce championnat. Cette atmosphère si particulière est liée à l’envie de performances recherchées par les sportifs.
Le club d’Angers, par sa culture sportive handisport mais également de la performance et fort de sa convention avec la FFH, en est un merveilleux ambassadeur. Le club est aligné derrière la montée en puissance de ce rendez-vous, la mairie d’Angers soutient pleinement ce projet. Dans la ville, il y a des affiches 4X3 pour promouvoir la compétition, le public est en nombre. Parallèlement, il y a tout le décorum et les différents services de la Fédération Française Handisport mobilisés autour de cet événement. J’en veux pour preuve la présence de la cellule de communication, la diffusion sur SportAll… Le club angevin mobilise aussi, par le biais de l’IFEPSA (Institut de Formation en Education Physique et en Sport) des étudiants. Ceux de l’université de Limoges, dans la perspective de la Coupe du monde (programmée du 26 au 28 mai), sont venus en nombre… Tous ces éléments servent la qualité et la beauté de l’événement. Les nageurs sont donc d’autant plus stimulés par ce bel environnement et cette organisation de haut niveau. »
« On vit un bel alignement de planètes. La montée en puissance de la natation, les résultats obtenus, les mutations sportives que nous avons réussis à accompagner avec de nombreux nageurs qui ont intégrer de nouvelles structures très professionnelles font qu’il y a de plus en plus de coaches au bord du bassin ce qui contribuent à la montée en puissance de la performance.
« Le plan coaches » de l’Agence Nationale du Sport, qui permet à des entraîneurs de se concentrer davantage sur des nageurs paralympiques est un accélérateur de transformation et vient renforcer tous ces éléments.
Pour le staff national, il est vraiment agréable d’avoir sur ces championnats de France Samuel Chaillou, Régis Gauthier, Guillaume Benoist, Steven Deyres, Marc Supiot. Tous ces marqueurs traduisent l’augmentation du nombre d’entraîneurs investis et impliqués dans cette quête de performances.
L’entraînement sert la compétition. Être présent sur la compétition permet aux coaches de cerner ce qui a fonctionné ou pas sur la première partie de la préparation. Ce qu’il faut transformer, changer et/ou conserver. Même si le staff national effectue des retours, rien ne vaut l’œil de l’entraîneur du quotidien lors de ces compétitions de travail intermédiaire. Ça permet aussi d’ancrer ce France comme un rendez-vous fort parce que tous les acteurs sont présents. Les athlètes ne peuvent donc pas se cacher. Enfin, pour nous, staff national, ça permet d’échanger, de partager sur des compétitions à moindre enjeu et de faire part de nos observations. Rien de mieux, en plus, que la compétition multi-épreuves pour le faire. Tous ces facteurs vont dans le bon sens. »
Rédaction : J. Soyer
Avenir-jeunes (11 classés).
1. Iyad Guerfi (JSA Natation), 2. Julie Veron (Handisport Brest), 3. Natasha Kuhni (Handisport Lyonnais).
Juniors (19 classés)
Manon Haab (CN Bellegarde), 2. Agathe Pauli (Handisport Antibes Med), 3. Zelia Masse (Béthune Pelican Club), 4. Hector Denayer (Handisport Selestat), 5. Kylian Portal (CNO St-Germain-en-Laye).
Seniors-masters (32 classés)
1. Ugo Didier (JS Cugnaux), 2. Laurent Chardard (Guyenne Handi Nages), 3. Alex Portal (CNO St-Germain-en-Laye), 4. Emeline Pierre (Handisport Brest), 5. Florent Marais (Handisport Antibes Med), 6. David Smétanine (Grenoble Alp’38), 7. Ronan Le Bris (Angers Natation), 8. Claire Supiot Garçon (Angers Natation).
Toutes catégories (62 classés)
1. Ugo Didier, 2. Laurent Chardard, 3. Alex Portal, 4. Emeline Pierre, 5. Manon Haab, 6. Agathe Pauli, 7. Zelia Masse, 8. Hector Denayer, 9. Florent Marais, 10. Kylian Portal, 11. Léane Morceau, 12. Alexis Bellanger, 13. David Smétanine, 14. Zia Le Helley, 15. Ronan Le Bris (Angers Natation).
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