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Les ténors du ping français au rendez-vous à Limoges

30 mai 2023
Les championnats de France 2023, disputés à Limoges du 27 au 29 mai, dans le cadre de l’organisation de France multisports, ont traduit la montée en puissance des pongistes tricolores. L’occasion aussi de saluer les nets progrès de la discipline, en termes de développement et de densité sportive.

Flora Vautier se souviendra longtemps de Limoges, théâtre des championnats de France 2023, parfaitement organisés. La Nîmoise a signé un joli triplé, son premier. Elle a remporté le double dame avec Alexandra Saint-Pierre, le double mixte avec Florian Merrien et le tableau individuel classe 4-5 devant Alexandra Saint-Pierre, sacrée championne du monde, classe 5, en novembre dernier.

Pas de surprise, des jeunes arrivent en classe 6

Limoges a aussi souri aux frères Didier. Lucas s’est logiquement imposé en classe 9. Mais il a aussi enfin pu voir son frère, Ugo, chef de file de la natation française, briller sur l’épreuve de coupe du monde organisée, avec les championnats de France, sur le même site.

Placé au cœur d’un calendrier international plus dense que jamais qui emmènera les internationaux à Ostrava (République-Tchèque du 22 au 24 juin), puis en Asie, pour une longue tournée estivale, ces championnats de France, n’ont pas donné lieu à de grandes surprises. Les leaders de l’équipe de France ont tous fini sur la première marche du podium, “démontrant ainsi l’importance qu’ils accordent à ce titre ”, apprécie Roza Soposki, manager de la performance pour la commission tennis de table de la FFH. Plutôt de bon augure dans l’optique des championnats d’Europe, le rendez-vous majeur de la saison, fixé à Sheffield (Grande-Bretagne) du 4 au 9 septembre. 

Il faudra donc encore attendre pour voir les ténors être bousculés par quelques revenants comme Emeric Martin (classe 4), Emmanuel Dal Pan (classe 6)… Ou par la relève, incarnée par Hugo Noul (classe 5) ou encore par Eliott Denoyelle (11 ans) et Ugo Lafon (12 ans), 3e et 4e dans une classe 6 remportée par Clément Latorre. À moins de 18 ans, le Toulousain a su tirer profit de l’absence de l’international Esteban Herrault, absent de dernière minute. “ Leurs performances sont prometteuses, ils ont apporté un vent de fraîcheur ”, se réjouit Roza Soposki, qui a décidé d’annuler le stage prévu la semaine prochaine afin de permettre à son collectif de souffler un peu. Une relève en pleine expansion, grâce notamment à l’important travail de détection initié depuis 2016 par Stéphane Lelong, ancien directeur sportif de la discipline pour la Fédération Française Handisport.

Une discipline accessible

Le tennis de table, se décline en dix catégories de handicap. Les classes 1 à 5 sont réservées aux pratiquants en fauteuil, celles allant de 6 à 10 aux pongistes évoluant debout (1 pour les handicaps impactant le plus la pratique et 10 pour les handicaps les moins gênants). Un nombre de catégories qui rend ce sport accessible à des profils de handicaps moteurs très variés.   

Le travail de développement fut poursuivi et appuyé par Benoît Froment, nommé manager du développement de la commission. “ Nous avons sectorisé les missions ”, développe-t-il. “ Roza Soposki assure toute la partie haut niveau. Elle fonctionne en étroite relation avec Stéphane Molliens, chargé de la cellule accès à la performance qui réunit un groupe de joueurs situés aux portes de l’équipe de France“ , détaille Benoît Froment.Et je m’occupe de la détection. Quant à Florian Raillard, il entraîne au centre fédéral, installé au Creps de Talence. Cette compartimentation des tâches nous permet de gagner en efficacité. ”

Une saison record

De vrais progrès sont constatés sur les classes de handicap 1-2 et 6 masculines. “ C’était l’un des axes de progression“ , reprend Froment.La France a traditionnellement eu de bons résultats dans ces catégories. ” Mais l’arrêt de quelques joueurs majeurs avaient causé une petite rupture au niveau international. Le retour de quelques-uns et l’arrivée de nouveaux joueurs offrent de nouvelles perspectives intéressantes. Tout comme les très bons résultats des Français lors des championnats du monde 2022.

Le tennis de table vit d’ailleurs une saison record en termes de compétiteurs engagés au Critérium Fédéral (appelés couramment Individuels). Ils étaient en effet 396 pongistes en situation de handicap répartis sur les échelons N1 (1 poule de 24 sportifs), N2 nord et sud (24 joueuses et joueurs à chaque fois), interrégions et/ou régions. Un système de montées-descentes d’une division à l’autre entretient l’enjeu et le brassage des sportifs. D’autant qu’il y a six descentes de N1, compensées par trois montées des N2 nord et sud.

Le critérium fédéral permet aussi aux compétiteurs de se qualifier pour les championnats de France jeunes et vétérans. Deux compétitions assez récentes qui dynamisent l’ensemble des catégories d’âge du ping handisport tricolore. Autre source d’émulation, le championnat national multi-catégories, regroupant les sportifs appartenant à des catégories non paralympiques (petite taille, IMC, tétraplégiques 1-2, paraplégiques 3-5). L’an prochain, il sera associé au championnat de France des personnes sourdes. 

Parallèlement, il existe aussi le championnat de France par équipe, avec bien souvent des qualifications régionales et/ou interrégionales permettant de réunir les 16 meilleures pour le championnat. Cette épreuve, pouvant associer deux pongistes de sexes et de clubs différents si besoin, se joue selon la formule Coupe Davis.

Politique de développement, de détection et nouvel élan né après le Covid expliquent la croissance constatée. “ Cette période a donné envie de reprendre ou de commencer le sport ”, avance le manager développement du ping handisport tricolore. La réorganisation du circuit de compétition avec la suppression du niveau National 3, a aussi répondu aux attentes de certains. “ Cela a permis de sensibiliser des sportifs intéressés par une pratique régulière, parfois freinés par le passé par d’importantes distances à parcourir pour évoluer en compétition. ”

Développer les pratique féminine

Le nouveau cheval de bataille se situe sur la pratique féminine, encore à la marge. Un constat qui vaut aussi pour les valides. Néanmoins, l’éclosion d’Alexandra Saint-Pierre, sacrée championne du monde classe 5 en 2022, comme celle de Flora Vautier, triple championne de France, ce week-end, et l’émergence en France de Maéva Olivier (classe 2) peuvent être source d’inspiration.

Rédaction : J. Soyer


Les résultats de la compétition

Les champions de France en double

 

Les podiums.

Féminines.

Hommes.


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