Maxime Thomas va décoller sous peu pour le Japon, pour disputer les épreuves individuelles de l’open de Tokyo. « On ne jouera pas dans la salle des Jeux mais je vais essayer d’aller repérer les lieux. » Un open qui arrive dans la continuité d’une grosse période d’entraînements, marquée par un stage avec les Allemands à Montrodat (Lozère) et une semaine avec le Norvégien Tommy Urhaug, actuellement n° 1 mondial en classe 5. Avant de partir, il nous a ouvert son sac.
« Faire mon sac est un passage important. À partir de ce moment-là, je me projette dans mon voyage et la compétition. J’aime beaucoup cet instant même s’il y a souvent de plus en plus d’impatience. Lorsque je pars pour des championnats de référence et que je mets mes affaires « France », je ressens toujours quelque chose. Malgré les années qui passent, cette sensation est toujours la même. » Un sentiment de devoir accompli, de travail bien fait pour être à nouveau en Bleu.
Souvent, Maxime Thomas prépare son sac à l’avance. « Une fois terminé, je n’y touche plus. » Alors depuis les Jeux de Londres – pour les grands rendez-vous – sa femme et sa fille s’amusent à lui faire quelques surprises. « A Rio, ma femme avait découpé plein de confettis en forme de cœur, raconte-t-il. Quand j’ai ouvert mon sac, j’en ai mis plein partout parce que je ne le savais pas. » Il a aussi retrouvé ci et là des messages de ses proches. « C’est devenu un petit rituel… Pour les Jeux surtout. »
Maxime Thomas s’est habitué à faire et défaire son sac, comme tous les sportifs de haut niveau. « Ils sont forcément plus garnis lors des épreuves comme les championnats d’Europe, du monde et les Jeux parce qu’elles sont plus longues. » Le contenu change d’ailleurs un peu pour ces rendez-vous majeurs. « En plus de la musique et de quelques films, je prends souvent un livre afin de m’évader, de m’aérer l’esprit. J’aime bien les récits fantastiques et historiques. Cela me permet donc de changer d’univers. »
En revanche, d’autres affaires ont une place bien gardée. À commencer par cet oreiller à mémoire de forme. « Je l’emmène afin de ne pas risquer de me faire mal aux cervicales ou à la nuque », précise-t-il. Il y aussi le pied de caméra, qu’il a oublié une fois, afin de filmer ses matches et ceux de ses adversaires. « Avec le temps, mon sac s’est allégé et épuré, reconnaît le joueur du CS Charcot. Avant, j’avais tendance à emmener pas mal de confiseries, bonbons, barres chocolatées… J’en ressens moins le besoin parce que j’ai gagné en endurance. » Seul le paquet de M&M’S « pour le plaisir d’en partager avec les potes », demeure.
Le sac, c’est aussi un moment stratégique. « Avant tout, il ne faut pas oublier son passeport. Cela m’est arrivé lors de ma première sortie internationale. Depuis… » Et puis, il faut aussi prévoir ce sac à dos de survie… Celui que l’on place en cabine et jamais en soute, où l’on met sa housse de raquette, ses jeux de plaque et quelques affaires. « Histoire de pouvoir assurer quelques jours si le bagage en soute se perd ou a du retard. Il ne faut jamais se séparer de sa raquette… »
Maxime Thomas n’oublie pas l’essentiel. Tout ce qui concerne le jeu et le fauteuil. « J’ai toujours trois raquettes toutes déjà utilisées afin de dégager une hiérarchie. J’ai également deux jeux de plaques supplémentaires. » Quand on pratique en fauteuil, le petite trousse à outils est indispensable pour réparer de petites casses. « J’ai aussi et surtout un frein que je suis en mesure de remonter tout seul si le mien casse durant le transport. Comme je bloque l’une de mes roues pour jouer, c’est primordial. » Pour les problèmes plus importants, Maxime Thomas n’a d’autres choix que de faire confiance à l’organisation de l’épreuve.
Rédaction : J. Soyer / Photo : M.Dusol
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