Quel est votre rôle actuel au sein de la FFHandisport ?
Daniel Martins : J’occupe deux postes, je suis kinésithérapeute et ostéopathe. J’ai obtenu mon diplôme de kiné en 1991 et j’ai décroché celui en ostéopathie 10 ans après.
À coté de mon activité fédérale, je travaille en libéral dans mon cabinet situé à Gien, dans le Loiret, et je m’occupe d’un public essentiellement composé de sportifs valides depuis que je suis diplômé. J’ai commencé en départemental, puis en régional, avant d’être appelé en 2012 à l’US Orléans (entrainé à l’époque par Yann Lachuer) pour être ostéopathe au sein du club.
Qu’est-ce qu’il vous apporte sur le plan personnel ?
D.M. : La possibilité de côtoyer des sportifs de haut niveau, de participer à des compétitions européennes et mondiales, mais aussi de rencontrer des non-voyants. Tout cela correspond vraiment à ce que je recherchais en arrivant en 2005, passer du temps avec des personnes autonomes, dynamiques, autant sur le plan professionnel que sportif !
Quelle est votre plus grande réussite ?
D.M. : Pour moi, la plus grande réussite c’est d’avoir permis à certains joueurs d’être aligné lors d’un match alors que c’était pas gagné par rapport à leur blessure. Le fait de permettre à un joueur de se rétablir à temps pour une compétition importante, c’est très gratifiant.
C’est arrivé à plusieurs reprises en demie ou en finale de grandes compétitions internationales et l’expérience de terrain nous force à ajuster le protocole de soin en fonction de la blessure. On est dans l’adaptation constante et c’est uniquement grâce à cela qu’un joueur peut-être prêt le jour J, contre toute attente !
Comment êtes-vous entré dans le mouvement ?
D.M. : Je suis entré dans le mouvement en 2005 ! Malvoyant de naissance et ayant perdu la vue en 2003, j’ai voulu me rapprocher des personnes non-voyantes. Étant déjà kiné dans le sport, je me suis dis que le meilleur moyen était d’entrer en contact avec la Fédé Handisport.
Après les avoir approché, le docteur Paillet m’a demandé quel était mon sport de prédilection, j’ai répondu le football et il m’a directement dirigé vers le cécifoot. Cela fait désormais 16 ans que je suis au cœur de cette pratique ! J’ai également eu la chance de faire une saison avec le foot sourd handisport, 7 ans avec le paracyclisme, une pige avec l’équipe d’athlétisme et les Jeux de Londres en 2012 avec le cécifoot !
Comment nourrir la motivation au quotidien ?
D.M. : Le plaisir de retrouver les joueurs et le staff avant tout ! Le plaisir aussi de participer à la préparation d’un objectif international et de tenter de l’atteindre. Les Jeux de Tokyo, nous les avons préparé pendant un an et demi, c’est un travail de longue haleine et c’est la même logique pour les compétitions internationales qui composent le calendrier de l’équipe de France !
Si on se prépare mal, on ne se qualifie pas à la compétition suivante car pour se qualifier à une compétition internationale, il faut être en finale de la précédente. C’est donc cet objectif précis qui est un moteur et une motivation perpétuelle !
Le travail d’équipe également, qui est une notion très importante ! Je travaille avec Daniel Méric (qui est médecin ostéopathe de l’équipe de France de cécifoot) depuis 2006 et Benjamin Maire (kiné de l’équipe de France de cécifoot et responsable médias) qui nous a rejoint en 2018. C’est une grande source de motivation pour moi !
Êtes-vous passionné par le sport ?
D.M. : Personnellement j’aime le sport, mais je ne pouvais pas le pratiquer à haut niveau car j’avais un problème cardiaque de naissance qui m’a interdit cette pratique. Ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier le sport en loisir !
Avez-vous un événement passé à nous raconter ?
D.M. : Le premier événement auquel je pense, c’est la finale des Jeux Paralympiques de Londres en 2012. On perd contre le Brésil mais on est content d’avoir atteint l’objectif qui était d’être en finale ! Le deuxième, c’est notre premier titre de champion d’Europe en 2009 (à Nantes).
Je pense aussi à la qualification pour la finale du championnat d’Europe 2019 (en Italie) qui a été un grand moment d’émotion ! Après avoir gagné la demie, on a pu enfin effectuer notre retour sur les podiums après quelques compétitions d’absences. Cette finale était aussi synonyme de ticket pour les Jeux Paralympiques de Tokyo !
Est-ce qu’une personne en particulier vous a marqué ?
D.M. : Tous les joueurs m’ont marqué car ils ont des personnalités différentes et tous un point commun : leur autonomie sur et en dehors du terrain !
Une phrase pour convaincre quelqu’un de se lancer dans le mouvement ?
D.M. : Vivre une aventure humaine à travers le sport !
Rédaction : S. Grandol
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