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Rencontre avec Valentin Bertrand

11 septembre 2020
Valentin Bertrand, 24 ans, est un jeune athlète handisport qui, depuis 2012, arpente de ses pointes le tartan des pistes d’athlétisme. Le talent et le travail font de ce jeune athlète un des cadors de sa discipline : le saut en longueur. Nouveau sportif conventionné par l’association Futur Sport il n’attend plus que de pouvoir s’envoler à nouveau pour glaner des médailles.

Athlète professionnel par hasard

Passionné de sport il a longtemps frappé la balle jaune et joué au ballon rond avec ses amis. Le plaisir primant sur le résultat, le sport comme défouloir et non comme compétition. En 2012, l’un de ses meilleurs amis lui propose de s’essayer à l’athlétisme, Valentin Bertrand accepte. L’année suivante, il est repéré par un entraineur de l’équipe de France qui lui propose de le rejoindre, ce qu’il fera par la suite. Ses spécialités, le 400 mètres et le saut en longueur. Voilà comment en l’espace d’un tour de la terre autour du soleil Valentin Bertrand a vu sa vie bouleversée par un heureux hasard.

Désormais, le jeune athlète représente les couleurs du stade Français et concours dans la catégorie T37 concernant les personnes handicapées par une Infirmité Moteur Cérébrale (IMC). En effet, à la suite d’un AVC à la naissance, Valentin Bertrand est devenu hémiplégique à 50 % paralysant le côté droit de son corps.

2016 : une année inoubliable

Cela fait désormais sept ans qu’il concourt sous le maillot de l’équipe de France lors des grandes compétitions sportives. 2016 fut une année riche en émotion. En effet, pour sa première participation aux Championnats d’Europe il décroche une très belle médaille de bronze en saut en longueur. La même année il participe pour sa première fois aux Jeux Paralympiques et se qualifie aux finales des deux courses dans lesquelles il était engagé. Pas de podium mais l’impression d’avoir vécu un vrai rêve éveillé. Lors de l’interview, le fait d’évoquer les Jeux ont redonné à Valentin Bertrand les frissons et la chair de poule de ces moments magiques passés à Rio la merveilleuse. Tout d’abord l’incroyable ferveur du peuple brésilien entre sport, spectacle et fête. Ensuite, le starter demande le silence avant de tirer un coup de pistolet : l’émotion inoubliable du brouah rugissant du stade accueillant entre 20 000 et 40 000 spectateurs au silence assourdissant précédant le départ. Enfin, Valentin Bertrand explique aussi la particularité de cette compétition par le village olympique, « une ville dans la ville » réunissant des athlètes du monde entier, de sports différents et aux handicaps variés. Cette émulsion et ce bouillonnement d’artistes de la piste au même endroit n’est pas possible lors des autres grandes compétitions sportives ou seulement à un degré infiniment inférieur. Les Jeux portent à l’apogée la notion de sport comme grande fête unissant et réunissant par-delà les différences.

Du travail, encore du travail pour inscrire son nom au panthéon des athlètes auprès de ses idoles

Ses idoles : Marie Amélie le Fur, Teddy Riner, Renaud Lavillenie, Martin Fourcade, Michael Phelps. Un point commun entre ces athlètes, ils ont tous survolé leur discipline respective à un moment donné, ce sont des leaders acharnés de travail. Parce que comme l’explique Valentin Bertrand, « il n’y a que le travail, seul le travail paye », un athlète assidu aux entraînements, aimant la notion de dépassement, celle de repousser ses limites.

Plus récemment, en 2019, Valentin Bertrand a décroché une très honorable 5ème place aux Championnats du Monde de saut en longueur. Décidé à gravir les sommets l’athlète a mis de côté le 400 mètres pour se consacrer pleinement à sa discipline de prédilection. Déjà détenteur du record de France de la discipline qu’il porte à 6m03 il a le sentiment de pouvoir s’envoler bien plus loin pour pouvoir jouer les troubles fêtes lors des prochains grands rendez-vous sportifs.

Des ambitions Olympiques

Valentin Bertrand se dit chanceux d’avoir pu passer un confinement bien entouré et installé dans une petite maison avec jardin. Cela lui a permis de s’entraîner bien que loin des pistes mais haut les cœurs. Parce que malgré le report des Jeux de Tokyo à 2021, l’athlète y voit une opportunité en or pour arriver le couteau entre les dents et nous faire un numéro de magie dont Pierre Ambroise Bosse lui aura peut-être dévoilé le tour. Mais la raison lui rappelle qu’avant de pouvoir rêver de podium il faut auparavant valider sa qualification et cela passera par plusieurs compétitions qui débuteront entre septembre et octobre. Les entraînements ont repris et passent tout d’abord par une remise en forme, une prise de masse et un travail technique primordial pour pouvoir s’envoler loin, très loin, là où les autres athlètes ne pourront que s’incliner. Pour parachever son œuvre Valentin Bertrand rêve de Paris 2024 : « je m’y vois ! Je veux y aller ».

 

Rédaction : H. Bouet
Article réalisé par Futur Sport.

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