Quand Sophie Belgodère participe à ses premiers Jeux Paralympiques, à Atlanta en 1996, elle a 40 ans. Pourtant, sa carrière d’escrimeuse a commencé bien des années auparavant, en 1975, aux Invalides. « Je faisais de l’escrime, mais aussi du basket fauteuil. J’étais douée, mais je me suis mariée, j’ai eu des enfants, et j’ai arrêté le sport », raconte la double championne paralympique. Elle passe un diplôme d’infirmière, habite en Corse et élève ses enfants pendant près de vingt ans.
En 1992, elle décide de reprendre l’escrime et revient un an plus tard sur le continent, « faute de structures à Bastia ». « Pour moi, tirer, c’était tellement de bonheur, de joie, le plaisir d’être bien sur la piste », s’enthousiasme Sophie Belgodère.
Elle s’installe à Fontainebleau, enchaîne « des petits boulots à gauche, à droite », notamment à la DDE, et gravit progressivement les échelons, jusqu’à être sélectionnée pour les Jeux d’Atlanta de 1996, quatre ans après son retour à la compétition. « On avait une façon de s’entraîner bien différente d’aujourd’hui. On tirait tous les uns contre les autres », se remémore Sophie Belgodère. « Pour arriver au plus haut niveau, j’ai vécu des années difficiles, avec beaucoup d’entraînements, de compétitions et de stages », relate-t-elle, aujourd’hui âgée de 65 ans. « Tout ça ne me dit plus rien désormais », ironise-t-elle.
Des États-Unis, l’escrimeuse ramène quatre médailles, dont deux en or. « Je crois que l’arrivée sur le stade reste l’un de mes meilleurs souvenirs. Entendre la Marseillaise pour nous, quand on gagne une médaille d’or, c’est aussi un sentiment incroyable », assure celle qui dit ne pas avoir beaucoup de souvenirs des compétitions. « Je me souviens qu’il n’y avait personne dans la salle, poursuit-elle. Alors qu’à Sydney, toutes les écoles venaient nous applaudir, c’était une grande fête. »
Après les Jeux de Sydney, d’où elle ramène deux autres médailles – une d’argent et une de bronze-, elle range les armes au placard. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle signe la fin de son aventure paralympique. Jusqu’en 2012, et pendant trois paralympiades, elle accompagne l’équipe de France en tant qu’infirmière détachée par la Fédération. « On n’a pas la même sensation quand on entre sur le stade, mais ça rappelle des bons souvenirs », souligne-t-elle.
Aujourd’hui, Sophie Belgodère est retraitée et grand-mère. « Je m’occupe de mes deux petits garçons », sourit celle qui regrette de ne pas avoir beaucoup vu ses enfants pendant sa carrière. « L’escrime, j’en garde de très bons souvenirs. Une page de ma vie s’est tournée, c’était une très belle page. » Elle garde toujours contact avec quelques anciens de l’équipe de France, mais « ce n’est pas facile, chacun a sa vie », estime l’ancienne athlète qui a tenté à plusieurs reprises de se réunir avec ses coéquipiers et maitres d’armes. « Quand on laisse tomber l’arme, on veut passer à autre chose. »
Rédaction : S. Chauvet
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