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Ugo Didier a mis le cap sur Tokyo

22 octobre 2019
Ugo Didier, 18 ans, est revenu des championnats du monde, disputés à Londres en septembre dernier, avec une médaille d’argent sur 100 m dos et une médaille de bronze sur 400 m nage libre S9. Le nageur de Cugnaux, qui a ouvert un quota non-nominatif pour les Jeux paralympiques de Tokyo (25 août – 6 septembre), revient sur ses sensations et le plaisir vécu en Angleterre. Il revient aussi sur cette expérience qui a consisté à partager son quotidien de sportif de haut niveau avec les lecteurs du site internet de la Fédération Française Handisport. 

Dix-huit mois durant, Ugo Didier, a pris le temps de raconter les coulisses de son quotidien. « La face cachée de l’iceberg, dit l’étudiant de l’Insa Toulouse. C’est important et intéressant de permettre au plus grand nombre de mesurer ce que représente le travail pour être compétitif au plus haut niveau. Les sacrifices que cela peut parfois demander. » 

Revanche attendue sur 100 m dos

Pour ce dernier rendez-vous, retour sur les championnats du monde à Londres. Une épreuve top niveau en termes de qualité, d’intensité et de densité. « C’était mes premiers championnats du monde avec toute l’adversité possible,  » rappelle Ugo Didier, titré aux Mondiaux 2017, à Mexico, où certains ténors n’avaient pas répondu présent en raison du report de dernière minute de l’épreuve (tremblement de terre au Mexique).

En Angleterre, cette année, il a vécu « la compétition la plus dense » depuis le début de sa carrière. Un niveau dont il a encore su s’accommoder. « Jamais je n’avais réussi à améliorer mon record personnel sur les quatre courses auxquelles je participais sur une épreuve internationale. C’est une vraie première. »

Des records personnels assortis de deux médailles. Une en argent sur 100 m dos S9. « Je l’attendais et mon objectif était de finir 1er ou 2e pour débloquer un quota pour les Jeux. C’est chose faite. Il y a eu un peu de déception juste après l’arrivée parce que je n’ai pas gagné… Mais après quelques jours, j’étais très content de moi parce que j’ai amélioré mon temps d’une seconde et demie (1’01’’83). Je ne pouvais donc pas faire mieux et l’Italien (Simone Barlaam) a été meilleur que moi. Mais je prends date pour une revanche aux Jeux paralympiques en 2020… »

400 M nage libre, sa plus belle course

Son souvenir le plus fort, « en raison du caractère imprévu » de la performance, est sa médaille de bronze sur le 400 m nage libre. Une épreuve où il espérait avant tout se qualifier pour la finale. « L’an dernier, je ne rentrais même pas en finale du 400 m NL des championnats d’Europe. Et là, j’améliore mon temps de plus de 7 secondes. » La série, à l’issue de laquelle il a fait le 3e temps, s’est révélée être un déclic. « Je suis allé vite, mais ce sont surtout mes sensations qui étaient incroyables, explique Ugo Didier. Je n’en avais jamais eu de telles auparavant. » Quant à la finale, le nageur de Cugnaux le dit sans détour : « C’est la plus belle course de ma vie. Nous étions quatre très proches. Cela m’a stimulé. C’était une course folle. Avec un peu de recul, je peux m’imaginer le ressenti des spectateurs… Nous étions quand même quatre à toucher dans la même seconde. Même en valide, où les écarts sont encore plus serrés, cela n’arrive jamais sur un 400 m. C’est ouf. » Un mois après environ, son étonnement sincère est toujours perceptible.

Ces championnats du monde ont aussi été de bon augure dans l’optique des prochains Jeux car Ugo Didier a démontré sa faculté à tenir sur la longueur. « J’ai mieux négocié la semaine de compétition qu’à Mexico, il y a deux ans. »
Le fruit de l’expérience mais aussi d’une bonne approche du programme. Après les 100 m NL et dos, courus en deux jours, Ugo Didier savait qu’il aurait deux jours sans épreuve, avant d’enchaîner avec son 400 m NL et 200 4 nages. « Ma course attendue était le 100 m dos. Je savais qu’à l’issue de cette journée de 100 m dos, j’allais avoir deux jours de repos. Mon entraîneur m’avait donc préparé à ce que le résultat du 100 dos impacte ces deux jours. Soit il allait y avoir des sollicitations, des messages de félicitation… Soit il pouvait y avoir de la déception à surmonter. » Finalement, ces deux jours de repos ont été très bien négociés. « J’ai aussi eu de la chance parce que ma course préférentielle arrivait assez vite dans la semaine. Cela était beaucoup plus difficile pour celles et ceux qui ont dû attendre l’avant-dernier ou le dernier jour. »           


Rédaction : J. Soyer / Photo :  G. Picout

 


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