Quel bilan dressez-vous de ces championnats de France ?
Alexis Quérou : La participation a été sensiblement meilleure que celle de l’an passée. Nous étions 35 ce week-end à Limoges pour un peu moins de 30 la saison dernière. Ils étaient cinq engagés sur le « Challenge premier pas » et trente sur le Championnat de France. Il y a du progrès même si cela reste assez peu. En revanche, sept sportifs ont établi de nouveaux records de France. C’est très positif d’autant que certains sont des nouveaux, d’autres sont des jeunes, passés précédemment par le Challenge premier pas.
Sinon, les meilleurs ont tenu leur rang. Tous ceux qui visaient une qualification au championnat du monde à Dubaï (20-31 août) ou qui avaient le potentiel, ont fait les minimas. Six sportifs sont donc sélectionnables pour ce rendez-vous planétaire.
Partager ces championnats de France avec d’autres disciplines a-t-il permis une émulation particulière ?
A. Q : Nous avons pris beaucoup de plaisir à voir un peu de monde, à faire découvrir notre discipline parce que je pense que peu de monde sait de quoi on parle quand évoque l’haltérophilie handisport. Le grand public a pu mesurer les performances réalisées et se rendre compte que c’est un sport accessible pour beaucoup de monde. J’ai fait participer des jeunes qui soulèvent 15-20 kilos à côté d’autres sportifs qui en soulèvent 210. Nous avons eu un peu de spectateurs, curieux. C’était bien de ne pas être qu’entre nous.
Quel est le circuit de compétitions en France ?
A. Q : Nous avons trois épreuves nationales : une coupe des régions, un challenge d’hiver et un championnat de France. L’année prochaine, on va mettre en place un championnat par équipe, pour donner un caractère plus collectif à la discipline. Les régions Île-de-France et Nord ont des épreuves régionales, parfois uniquement jeunes et parfois sans limite d’âge. Ce sont les seules régions à proposer cela.
Quels sont les profils de handicaps que l’on retrouve le plus en développé-couché ?
A. Q : Pour pratiquer officiellement au niveau international, il faut avoir un handicap au niveau des membres inférieurs. Cela peut aller du para classique, amputé, à une cheville bloquée. Après, ça s’adresse quand même à des sportifs qui ont les deux membres supérieurs qui fonctionnent bien. Cependant, on a aussi quelques tétraplégiques et/ou hémiplégiques, rien n’est fermé pour ces profils de handicaps. Le développé-couché est très accessible. Nous n’avons que des catégories de poids. Il y en a dix pour les hommes et autant pour les femmes. Il n’y a pas de table de cotation parce que le principe est de se dire que chaque sportif est dans la même position, allongé. On ne fait donc pas de différence.
Cependant, on a gardé le mouvement handisport, pratiqué jusque dans les années 1980 aux Jeux. Il y a juste une montée, sans contrôle de la descente. Cela s’adresse principalement aux sportifs ayant un handicap sur un ou les membres supérieurs qui ne pourraient pas respecter les règles édictées (la barre ne doit pas taper sur la poitrine…). On a gardé ce mouvement en France mais à l’international il n’existe pas. Leurs barres seraient toutes refusées.
Combien avez-vous de licenciés ?
A. Q : On est environ 35 licenciés en compétition. Mais on a aussi 400 licences loisirs. J’ai missionné Quentin Schillé, qui assure le développement de notre sport depuis février, pour qu’il contacte tous ces clubs affiliés déclarant proposer du développé-couché handisport parce qu’on en dénombre 63 alors qu’il n’y en avait que dix de représentés à Limoges ce week-end. Deux ou trois établissements sont un peu impliqués. Cela représente une quinzaine de licences.
En termes de développement, où en est le développé-couché français ?
A. Q : Depuis dix ans que je suis investi dans cette discipline, les effectifs chutent. Néanmoins, sur ce championnat de France, nous avons pu nous rassurer un peu dans le sens où il y avait deux athlètes que nous n’avions jamais vus. Nous avons assisté à deux ou trois retours et quelques jeunes présents auparavant sur le challenge premier pas sont désormais en championnat de France. Il y un peu de renouveau. Mais les athlètes viennent essentiellement du tiers nord de la France. Il n’y a qu’un club, Roanne, dans le sud. Par exemple, nous étions en Nouvelle-Aquitaine où il n’y a aucun compétiteur.
Quelles sont les pistes pour sensibiliser de nouveaux licenciés ?
A. Q : Il y a le challenge premier pas organisé pendant les championnats de France pour les personnes qui souhaitent découvrir les compétitions nationales. Il n’y a pas de limite d’âge même si cette année, les cinq inscrits étaient tous des jeunes. Ça permet d’appréhender les règles sans repartir en ayant loupé ses trois essais. Nous avons en effet une réglementation technique assez stricte.
Il y a aussi le challenge en ligne, « E-Force Challenge ». Il avait été lancé pendant le Covid. Là, on en relance un jusqu’au 15 juin. Si on a le matériel, l’idée est de se filmer en soulevant la barre la plus lourde possible. S’il n’y a pas de matériel, il faut effectuer le maximum de pompes. A l’issue de ce challenge, les trois meilleurs de chaque région seront récompensés et les dix meilleurs feront une finale pendant les championnats du monde d’athlétisme au stade Charléty, à Paris. Ce challenge est ouvert à toute personne en situation de handicap mais on n’est pas obligé d’être licencié en développé-couché, ni même à la FFH ou encore d’avoir déjà pratiqué.
Comment s’organise la pratique loisir ?
A. Q : C’est un élément que j’aimerais bien développé. On recherche d’ailleurs des bénévoles ou volontaires qui pourraient prendre en main des manifestations ou autres. En région parisienne, on a fait trois journées découverte dans des salles de fitness.
Rédaction : J. Soyer
Junior femme : Karima Ajmid (ASIMC Gonesse).
Femmes Toutes cat. 1. Souhad Ghazouani (ASPTT Lille), 2. Mimozette Nghamsi (ASIMC Gonesse), 3. Léa Hamy (HL Dunkerque).
Junior hommes : 1. Grégory Schreder (Vandœuvre), 2. Romain Leplat (HL Dunkerque), 3. Youssouf Soukouna (ASIMC Gonesse).
Hommes (-49kg, -54 kg, -59 kg) : Axel Bourlon (Roanne), Alex Adelaide (ASIMC Gonesse), 3. Moussa Traoré (ASIMC Gonesse).
Hommes (-65, -72 kg) : 1. Frédéric Atangana (ASIMC Gonesse), 2. Fernando Azevedo Dasilva (ASHPA), 3. David Copin (ASHPA).
Hommes (-80 kg) : 1. Julien Avom Mbume Bissolati (ASIMC Gonesse), 2. Anthony Pruvost (ASIMC Gonesse), 3. Pierre Busquet (JA Montrouge).
Hommes (-88, -97, -107, +107 kg) : 1. Rafik Arabat (ASIMC Gonesse), 2. Samy Mettidji (JA Montrouge), 3. Grégory Schreder (Vandœuvre).
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