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Se réapproprier son corps

18 février 2021
Des danses, il en existe des tas de différentes. Seul, à deux ou à plusieurs, en fauteuil ou debout, la discipline proposée par la Fédération Française Handisport offre un large choix des possibles qui permet de trouver celle qui nous correspond le mieux. Rencontre avec deux passionnés de danse…

C’est il y a deux ans que la vie bascule pour deux passionnés de danse. Un double AVC et une hémiplégie gauche pour Catherine Drévillon, 46 ans ; un accident de baignade et une paraplégie complète à 26 ans pour Théo Laurent. Leur amour de la danse, aucun des deux ne l’a laissé pour autant de côté. Un cheminement et une philosophie néanmoins différents pour ces deux licenciés de BE TOGETHER Académie des arts vivants 100 % Inclusion et Diversité à Paris. Théo suit les cours depuis un an déjà. « C’est en faisant des recherches sur des endroits où on peut danser en étant en fauteuil roulant que j’ai découvert la compagnie », explique le jeune homme, doctorant en informatique.

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Pour Catherine Drévillon, c’est cet été qu’elle a découvert sans trop le vouloir cette académie de danse. « Je suis sur un groupe Facebook qui s’appelle « en vacances avec son handicap ». Je voulais faire du cyclisme. Puis, j’ai reçu le lien de la Fédération Française Handisport et j’ai regardé toutes les associations qu’il pouvait y avoir en Île-de-France ».

Tout comme Catherine et Théo, la danse est en pleine expension au sein du mouvement et conquis de plus en plus de licenciés. « On a fait une enquête pour savoir combien il y avait de club en France, détaille Vincent Lassale qui s’occupe du développement de la danse au sein de la fédération. Puis on a créé une commission fédérale. On est un petit groupe avec la présidente de BE TOGETHER Académie des arts vivants 100 % Inclusion et Diversité notamment et on essaie de renforcer cette équipe. La difficulté c’est qu’il y a des tas de danses qui existent et qu’il ne faut donc léser personne en imposant un type de danse. »

Une façon de se réapproprier son corps

Pour les deux danseurs, il était essentiel de reprendre une activité physique afin de connaître et d’apprendre les nouvelles capacités de leur corps. «  La danse est totalement liée à nos handicaps, assure Catherine conseillère pédagogique de soutien scolaire en entreprise, notamment pour tout ce qui va être autour du placement du corps. Où est son corps et comment il va bouger et réagir. C’est hyper important. La danse apporte beaucoup de choses, davantage que la rééducation. J’ai repris le boulot à temps plein, poursuit-elle. Ça m’apporte un énorme souffle dans cette semaine complètement dingue. Ça canalise beaucoup l’énergie et toutes les tensions que je peux avoir dans le milieu scolaire ; le lundi je peux repartir sur des bonnes bases. » Un constat que partage Théo, qui recherche également le côté physique et spectaculaire, lui qui a beaucoup pratiqué d’arts martiaux avant son accident. « Il y a deux choses qui m’attirent : chercher petit à petit à retrouver mon expression corporelle, savoir faire plein de choses différentes avec son corps. Mais aussi avec le fauteuil roulant, de faire des figures, de l’utiliser comme objet de danse. Je suis attiré par le caractère performance, faire de la scène.[…] C’est bénéfique au niveau de l’entretien de son corps. »

 

À la portée de tous

La danse est une activité libre, avec peu de codifications en comparaison avec d’autres sports. Un avantage certain quand on a près de soi un fauteuil, une canne, des béquilles… « Cela permet de découvrir des choses qu’on ignore, ajoute le jeune homme de 26 ans. Il y a beaucoup de place laissée à l’exploration où on peut descendre du fauteuil, voir ce qu’on peut faire au sol, remonter dessus, apprendre à mieux l’utiliser. » La danse peut se pratiquer dans un groupe mixte valide et personnes en situation de handicap. Les limites s’effacent ce qui permet une liberté totale du corps et de l’esprit. « La danse me plaît fortement, apprécie Catherine. Pour moi c’est une évidence que les personnes en situation de handicap peuvent danser et en tirer profit . »

Cette discipline ne demande plus qu’à accueillir le maximum de personnes. Les structures existent et étendent leurs activités. Il faut s’informer d’un côté et communiquer de l’autre. « C’est une activité facile à mettre en place qui ne demande pas beaucoup de moyens. On essaie d’instaurer cela dans un tas de structures pour apporter une activité supplémentaire et permettre de diffuser ce message à travers la France », conclut Vincent Lassale. Chacun est donc libre d’accorder la danse avec son handicap.

Rédaction : M. Pimont


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