Zumba, tango, danse contemporaine, en couple ou danse individuelle… C’est selon… Au choix, au gré des possibilités et des envies aussi. « La danse est un outil extraordinaire pour la Fédération Française Handisport, assure Vincent Lassalle. L’activité est ludique, entre bien dans le cadre du sport pour tous et répond naturellement à la volonté d’inclusion valides-personnes en situation de handicap. »
La diversité des profils des danseurs n’a d’égale que la variété des danses proposées. « On retrouve des jeunes, des plus anciens, des femmes, des hommes. Des valides, des personnes en situation de handicap léger, d’autres se déplaçant en fauteuil électrique » énumère encore Vincent Lassalle.
Cet élu de la FFH, ancien responsable des sports au centre de Saint-Jean de Dieu à Paris, a lancé l’activité il y a une dizaine d’années dans son centre. « Comme ça a bien fonctionné, je me suis dit que ça pouvait être le cas ailleurs. » Ses recherches le confortent dans son idée. « Je me suis rendu compte qu’il y avait de nombreuses structures un peu partout sur le territoire. La danse s’est développée dans de nombreux foyers de vie où il convient de miser sur l’occupationnel intelligent, nécessitant peu de moyens matériel et humain. » De nombreuses caractéristiques, autour du handicap, y sont naturellement associées. « On bouge son corps, on fait travailler son esprit, on peut aussi y ajouter un travail de rééducation… »
Cette cartographie, référençant 67 structures proposant de la danse à des personnes en situation de handicap, a interpellé la Fédération Française Handisport. Et le comité directeur a donc décidé, à la fin de l’année 2019, de franchir le pas. Depuis quelques semaines désormais, la construction commission de danse est en cours. « Cette commission va rester pendant deux ans sous la responsabilité et l’accompagnement du Bureau des sports avant de devenir une commission indépendante, précise encore Vincent Lassalle. On veut ouvrir le champ des possibles. »
Pas question de vouloir griller les étapes ou de se substituer aux structures existantes. « On prend le train en marche alors on arrive avec humilité », pose d’emblée Sébastien Messager, qui reconnaît que l’existant a sensibilisé les instances. L’objectif premier n’est pas d’aller vers la compétition ou l’international mais bien de développer la pratique en valorisant ce qui se fait.
La première étape a consisté à rassembler un maximum d’informations et de données sur ce qui existe. De répertorier les modes et les lieux de pratique. Un questionnaire a également été envoyé aux différentes structures pour évaluer leurs attentes, leurs pratiques, leur public… « Si on arrive à recenser ce qui se fait, on valorisera les efforts de chacun. Nous voulons réunir, faciliter les contacts entre les pratiquants en coordonnant toutes ces bonnes initiatives », note Vincent Lassalle.
Le 21 février dernier, une première réunion a eu lieu à la FFH. « Dix référents de structures, venus de Paris, Bordeaux et de la région sochalienne y ont répondu. » Un premier enseignement a émergé des questionnaires : le besoin d’outils pédagogiques. Le versant formation est d’ailleurs une étape bien identifiée.
Parallèlement, la FFH a aussi rappelé la nécessité d’une collaboration mutuelle. « Pour que cette activité soit développée par la FFH. Il faut que les structures jouent le jeu, développe Sébastien Messager. Les pratiquants doivent donc adhérer au mouvement handisport car la force du nombre sera un atout pour doper le développement. » Plus la FFH regroupera des licenciés danse, plus elle s’intéressera et mettra des moyens en termes de formation et de coordination entre les structures. « Même si nous ne voulons pas aller vers la compétition, la possibilité de proposer des tableaux lors des cérémonies d’ouverture et/ou de clôture de compétitions fédérales est imaginable. Un spectacle annuel peut aussi être une idée. »
La Direction Technique Nationale de la FFH, via son Bureau des sports, et la Fédération Française de Danse se sont aussi rapprochées afin d’évoquer leur relation à venir. « Nous voulions imaginer un travail commun dans le futur, dévoile Sébastien Messager. On sait qu’il existe des compétitions internationales de para-danse mais, je le répète, nous ne souhaitons pas y aller. Nous aimerions définir le rôle de chacun qui fait quoi et comment on peut travailler ensemble pour développer la danse sur le territoire et mettre en lumière de nouvelles formes de partenariats entre fédérations. » La Fédération de danse pourrait apporter son expertise technique et pédagogique et la FFH apporterait sa maîtrise du handicap et son réseau. « On veut mettre en lumière les différentes déclinaisons et continuer d’être à l’écoute de nos territoires, résume Sébastien Messager. La danse est une activité principale ou complémentaire et efficace en handisport. »
Le confinement n’a pas empêché élus et techniciens de poursuivre leur investissement pour installer l’activité et lui donner davantage de relief au sein de la FFH, notamment proposant des cours de Zumba via l’application Zoom aux licenciés handisport.
Rédaction : J. Soyer
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