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Retour d’expérience : Brianna Vidé, l’escrime fauteuil

16 mars 2021
Brianna Vidé cultive sa passion pour l’escrime qu’elle pratique depuis l’âge de 8 ans. Actuellement en dernière année d’études, elle prépare également un Diplôme Universitaire spécifique à la posturologie, à la science du mouvement et à la podologie. Cette année, elle a dû mettre de côté sa préparation physique sportive mais compte bien la reprendre tambour battant en 2021, avec pour objectif, les Jeux de Paris 2024. Rencontre avec une jeune sportive de 21 ans pleine de fraîcheur, qui nous dépeint l’escrime fauteuil et ses spécificités avec une précision inégalable.

FFH : Depuis combien de temps pratiquez-vous du sport ? De l’escrime handisport ?

Brianna Vidé : Je suis issue d’une famille de sportifs. J’ai une mère qui est professeur de danse classique et j’ai moi-même pratiqué la danse dès que j’ai commencé à marcher. L’escrime est dans l’ADN familial et pour ma part, c’est à l’âge de 8 ans qu’a débuté ma pratique ! J’ai un handicap non visible (pied bot), ce qui m’a permis de faire du sport avec les valides car je peux marcher normalement. Jusqu’à mes 13 ans, j’ai fait de l’escrime en valide et quand Maxime Valet est arrivé au club où je m’entrainais, une nouvelle page s’est ouverte sur le handisport. Deux ans après, j’intégrais l’équipe de France.

FFH : Réalisez-vous des adaptations de votre matériel ? Lesquelles ? Comment les réalisez-vous (bricolage maison, achat chez des fournisseurs spécialisés, etc.) ?

BD : Avec l’expérience, on s’habitue à faire beaucoup d’adaptations soi-même. Le matériel est assez coûteux et au niveau du fauteuil par exemple, on peut avoir des soucis de frottement qui peuvent engendrer des bleus sur le bassin en postérieur ou au niveau des malléoles des chevilles (rajout de mousse avec du scotch pour atténuer ce phénomène). Quand il y a de la casse et qu’on ne possède pas de fer à souder ou de pistolet à chaud, on n’a pas d’autres choix que d’aller chez un réparateur. Le bricolage maison intervient beaucoup sur l’électronique et notamment au niveau du branchage entre l’arme et la piste. Dès que l’on comprend comment ça fonctionne, on peut se permettre de réparer de manière autonome au lieu de racheter sans cesse du neuf.

Sur l’arme aussi, on peut effectuer des adaptations en fonction de sa propre expérience. La technique du coudage (tordre la lame), qui permet d’aligner la lame (du fleuret par exemple) avec la poignée et qui est la résultante de nos préférences et de notre manière de tirer. Les poignées du fleuret (poignée orthopédique) peuvent aussi s’adapter, on peut les limer, les brosser, en couper des bouts et surtout, placer ses doigts d’une certaine façon et toujours en fonction de sa propre pratique.

Concernant les achats, on a des fournisseurs spéciaux en escrime où on peut trouver l’essentiel du matériel et souvent, les équipes et les sportifs ont leur propre armurier. Je travaille pour ma part avec un armurier qui prépare mes armes et qui sait exactement ce dont j’ai besoin au niveau de l’adaptation.

Rédaction : S.Grandol

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